Author Archive | Grégoire Delacourt

Des mots à savourer.

14 apr 14

Certes, les livres sont truffés de bons mots, mais de temps en temps, en manger, comme œufs brouillés à la truffe justement, ou coq au vin en cocotte ou salade de choux de Bruxelles (à se damner) ou gaufre moelleuse aux fruits rouges, se régaler d’une limonade maison ou d’un verre d’Auney L’Hermitage en lisant un livre, ou simplement en se délectant du goût des mots que l’on est en train de savourer, c’est aussi une émotion littéraire.

Buvette. À Paris, 28 rue Henri Monnier, 9ème. À New York, 42, Grove St, entre Bedford St et Bleecker St –West Village.

217 jours.

Je ne sais pas combien d’exemplaires de son livre Isabelle Sorente a vendu, mais, de toutes façons ce n’est pas assez. La faute sans doute à un titre curieux dont la quatrième de couverture nous apprend que « 180 jours, c’est le temps qui sépare la naissance d’un porc de sa mort à l’abattoir », à l’image incertaine d’un camion zigzaguant (il est à gauche) dans le brouillard des Ardennes belges ( ?), à ces signes qui laissent supposer une sombre histoire de trafic d’organes, de cadavres (de) cochons, de stéroïdes, bref ce genre qui ne fait pas toujours tendre la main vers un livre. Et pourtant. Pourtant, c’était l’un des plus beaux livres de la rentrée de septembre dernier. Le premier livre du XXIème siècle qui ose le bilan de notre barbarie du XXème, au travers de cette brillante métaphore porcine. C’est un immense roman sur nous. Nos noirceurs animales. Nos bestialités. Et au bout, cette lueur, même vacillante, qui éclaire nos coins d’humanité. Scott Fitzgerald disait qu’il n’y avait pas de seconde chance dans la vie, j’aimerais croire qu’il y en a une dans celles des (très) bons livres.

9 apr 14

Ce roman est paru il y a 217 jours, le 4 septembre 2013.

Méfiez-vous des titres.

4 apr 14

 

Véronique Côte (non, moi non plus je ne savais pas qui c’était), comédienne et metteur en scène à Québec, est invitée à participer à la dixième édition du Carrefour international de théâtre, toujours à Québec. Nous sommes en 2009. Elle décide de raconter dans des lieux publics, avec son complice Steve Gagnon, comédien et auteur (oui, oui, lui aussi à Québec), des histoires de gens. Mais pas juste des histoires. Des secrets, en fait. Elle lance alors un « appel aux secrets » sur Internet. Les langues se délient, les yeux s’embruinent, les mots jaillissent. Véronique et Steve les ré-écrivent. Cela donne 37 textes immenses. 37 humanités bouleversantes. 37 cris sublimes qui, à chaque page donnent envie de vivre.

Editions Hamac. En vente au Canada et en France depuis le 14 février 2012. Un grand merci pour ce cadeau, à Johanne Vadeboncoeur –qui porte si joliment son nom – libraire à Trois-Rivières.

Un peu de hauteur.

Lorraine est née à la littérature le jour du décès de Marguerite Duras. On a vu pire comme marraine (même morte). Après quinze livres, elle s’attaque à un sujet casse-gueule et pas neuf. Le papa. J’ai adoré. C’est un livre furieusement bien écrit, qui dresse le portrait d’un grand homme grand (1,95 m, ami de Saint-Exupéry, Malraux et d’un certain Général), qui voyait son pays avec cette élégance et ce don de soi qui semblent avoir disparu aujourd’hui. C’est aussi le récit de l’éclosion d’un bel écrivain, la petite Lorraine justement, qui nous raconte entre autres les années de Gaulle, une montre cassée et un amour filial d’une classe folle.

3 apr 14

En librairie depuis le 20 mars 2014.