« C’est quand on peut se pardonner sans réfléchir/Sans un regret sans rien se dire » chantait Daniel Guichard.

Il fallait voir les centaines de lecteurs de lecteurs ce week-end à Villeneuve-sur-Lot qui patientaient pour quelques instants avec Virginie Grimaldi – l’une de mes invitées d’honneur. Et malgré la pluie, et malgré le froid (pour la saison), ils restaient joyeux dans leur attente car ils savent que Virginie ressemble à ses livres. Ainsi, dans celui-ci dont le titre est emprunté à Apollinaire, au travers de l’escapade d’une maman en détresse et de ses deux filles un peu chahutées, elle trace le plus beau chemin qui soit : celui qui mène à soi. Elle le borne d’une écriture légère, virevoltante et grave à la fois, comme un impressionniste qui, sous l’apparence de coups de pinceaux légers, donnerait des coups de scalpels. Car c’est bien nos angoisses contemporaines que Virginie incise, cherche à panser et donne ses lettres de noblesse à ce sentiment qui semble désuet mais qui est profondément indispensable au sel de la vie. La tendresse.

*Il est grand temps de rallumer les étoiles, de Virginie Grimaldi. Éditions Le livre de Poche. Vient de paraître aux éditions Fayard : Quand nos souvenirs viendront danser.