La dernière chasse et le dernier Grisham (au Poche).

Ce qu’il y de rassurant avec la littérature de genre, c’est comme avec les pâtes, on sait d’avance quel goût ça a. La cuisson peut légèrement modifier les choses selon qu’on les préfère fermes, al dente ou fondantes mais c’est surtout la sauce qui leur donne toute leur saveur. Alors voici deux plats concoctés par de grands maîtres sauciers*, Grangé et Grisham. Chacun, bien dans son registre, va encore plus loin. Le premier dans le sadisme des hommes, leurs noirceurs les plus abjectes, immondes et immorales, le second, dans son exploration judiciaire sans complaisance des institutions foireuses, voleuses et briseuses de vies, ici, l’abus sans limite des écoles de droits américaines, écoles à fric surtout – on pensera d’ailleurs en le lisant à La Firme. Les deux Chefs poussent plus loin encore leur savoir faire et nous livrent, à l’aube d’un été radieux, dans une France « pleinement retrouvée », sur des plages où l’on se fout des distances de sécurité (mais n’oubliez pas la protection solaire) deux livres d’été épatants qui vous feront oublier le printemps assassin.

*La dernière chasse, de Jean-Christophe Grangé, et Les Imposteurs, de John Grisham, tous deux récemment publiés au Livre de Poche. Merci à Florence Mas pour ces deux voyages dans l’âme humaine.