Symphonie familiale.

Si elle n’aimait pas les mots, Valérie Tong Cuong aurait été une grande compositrice. Elle nous avait offert un magnifique trio avec L’Atelier des miracles*, elle nous revient avec un remarquable quatuor**. Un homme, sa femme, sa belle-sœur, sa belle mère. Et au milieu d’eux, un gamin de sept ans. Un gamin en morceaux, sur un lit d’hôpital, après un choc assez raide – vélo contre auto. Une symphonie en quatre mouvements. L’accident (l’allégro). Le remord (le lento). La fuite (l’adagio). Et le pardon (la sonate). Au-delà de cette partition classique, éprouvée, Valérie nous développe une musique si précise, si particulière, qu’elle nous envoûte, nous fait pénétrer dans l’intimité de chacun, plonger dans ses failles ; qu’elle nous brûle à leurs mensonges et leurs peurs ; qu’elle nous fait battre le cœur plus fort avec leurs angoisses, leurs envies de rédemption, et finit, dans le dernier mouvement, par nous faire danser de joie. Maestra !
Tong_Cuong_blog_Delacourt
*Éditions JC Lattès, 2013. J’ai Lu, 2014.
** Pardonnable, Impardonnable, Valérie Tong Cuong, éditions JC Lattès. En librairie depuis le 7 janvier 2015.