Un né crivain. (Oh, le vilain jeu de mots).

On pourrait, en le voyant, penser à un personnage de BD. Tout en longueur. Longs bras. Longues mains. Immense sourire. Et yeux qui s’émerveillent encore, qui font des O majuscules devant une belle phrase, un beau texte, la joie d’un autre. Frédéric Launay est journaliste littéraire (il a mené les rencontres du Goncourt des Lycéens 2014, où j’ai eu le plaisir de le connaître) mais, avant d’être journaliste (donc d’avoir la posture de dézinguer à tout va, pour faire genre), il est un homme d’une sensibilité, d’une intégrité et d’une capacité d’émerveillement hors pair. J’ai toujours pensé, depuis que nous nous connaissons, qu’il ferait un bel écrivain. L’autre jour, dans le train, alors que nous allions ensemble à Reims pour une rencontre à la Fnac, je lui demandais pourquoi il n’écrivait pas. Il a alors, un peu timide, un peu fier aussi, sorti cet opuscule* de sa mallette de prof. Une nouvelle, Quelques gouttes de silence avant la nuit, écrite en 2014 et qui remporta le Prix Pégase. Un texte puissant, un sujet parfait, une histoire intelligente, un vrai climat. Je ne sais pas où l’on peut trouver ce texte aujourd’hui, (essayez le service culturel de la mairie de Maisons-Laffitte, 01 34 93 12 82), mais ne ratez pas l’éclosion d’un véritable écrivain.

Frédéric Launay

*Quelques gouttes de silence avant la nuit, de Frédéric Launay, Prix Pégase de la Nouvelle 2014 de la Ville de Maisons-Laffitte.