Archive | mai, 2023

Sanction.

Voici un roman paru au temps du premier confinement et qui fut donc confiné dans ces endroits alors non-essentiels qu’on appelait librairies. Depuis, le temps a passé, on a pu enfin enterrer nos morts et les librairies ont rouvertes mais peu de gens ont pu ouvrir ce livre qui, comme tant d’autres, fut sanctionné par cette curieuse pandémie. Bref. Sanction* est l’étonnant premier roman de l’auteur de la magistrale pièce Le Syndrome de l’oiseau (qui valut à son interprète Sara Giraudeau le Molière 2023 de la meilleure actrice), un roman calibré pour faire un carton cinématographique outre-Manche (on imagine aisément Jan de Bont ou Michael Bay aux manettes) et qui traite, vous vous en doutez, de la fin du monde puisque c’est cette menace qui peut seule encore mobiliser les humains, les guerres en Ukraine, Soudan ou la pauvreté en France n’intéressant plus personne. 
Pierre-Tré-Hardy s’amuse donc beaucoup dans ce thriller qui file à deux cents à l’heure, il tue beaucoup de gens avec beaucoup d’imagination et persille ça et là son propos d’habiles réflexions sur l’usage que nous faisons de notre petite planète — prémonitoires puisqu’est arrivé le covid-19 et avec lui la mise en avant du Grand Égoïsme. Le temps a passé, il est temps de lever la sanction sur les livres qui ont été malmenés par la pandémie et de découvrir, notamment, cette histoire surprenante.

*Sanction, de Pierre-Tré-Hardy. Éditions Souffles Littéraires. En librairie fermées pendant le confinement et sur tablettes depuis.

Jeudi 25 mai 2023.

Bandol. Son AOC sur plus de 1600 hectares, ses vallons, ses cours d’eau, la Méditerranée, ses parfums de Provence et le coeur immense d’Anne-Laure Bonnange, la libraire des Mots Passants qui me fait l’honneur de me recevoir à nouveau ce jeudi pour parler de la vie, des livres et de l’amour la nuit.
14h30-18h. Rencontre et dédicace. Librairie Les Mots Passants, 303 Avenue du 11 Novembre, 83150 Bandol.

Vendredi 19 et samedi 20 mai 2023.

Rencontre dans l’une des plus jolies villes de France ce week-end, entre terrasses, platanes, canaux et même un vieux chanteur aphone dont la fille est la marraine du Festival « Lire sur la Sorgue ». Un programme épatant et une rencontre le soir, à l’heure de l’apéro, avec Didier Van Cauwelaert autour de nos deux livres. Réjouissances en vue.
Lire sur la Sorgue du 17 au 20 mai 2023. Tout, absolument tout est ici.

Mercredi 17 mai 2023.

Rendez-vous à 18h30 au Grand Hôtel de la Cloche à Dijon pour une soirée particulière autour d’Aurore et Simeone, le couple de ma Nuit particulière, animée par les brillants Bernard Lecomte et Yannick Petit.

18h30. Grand Hôtel de la Cloche, salon Napoléon III, 14 place Darcy, 21000 Dijon. Réservation au 06 86 27 13 42.

Samedi 13 et dimanche 14 mai 2023.

Cap à l’est cette fois pour cette nouvelle édition du Forum du Livre avec cette année un programme d’une grande beauté (ici), en présence du toujours magique de Didier Decoin à l’entretien duquel je ne pourrais pas assister, étant moi-même en entretien au même moment. Ô rage…
Forum du Livre à Saint-Louis, de 10 à 19 h le samedi et le dimanche, FORUM Jean-Marie Zoellé, 1 place du FORUM. 68300 Saint-Louis.

Un couple, c’est ne faire qu’un, disait Guitry ; oui, mais lequel ?

Voici un roman* tragique. Non pas parce qu’il commence par la fin et se déroule en un grand flashback jusqu’au début, mais parce qu’il raconte une vie dont on n’imagine pas au début qu’elle soit celle-ci à la fin. Car c’est à la fin, donc au début, que l’histoire est belle. Comme toujours les rencontres. 
On est en 1955. Jules a 22 ans et tombe, le jour de son mariage, fou amoureux de l’amie de sa femme. Bien sûr, il écoutera son cœur, quittera sa jeune épousée et vivra soixante ans auprès de l’autre. La première tragédie donc, c’est que l’amour se fasse sur le dos d’une autre. La seconde, et qui hante tout le roman comme un fantôme, un obsédant acouphène, c’est que la vie que vit ce couple est bien loin de l’amoureuse violence du début et bascule, sombre même, dans une vie ordinaire, presque conforme, à la limite ennuyeuse, qui se maintient parfois, quand ce n’est pas à l’aide d’un psy, grâce la réminiscence des débuts, comme si le début justement justifiait la fin. Et c’est là, je trouve, toute l’audace tragique de ce roman vif, découenné : déconstruire le couple en donnant l’impression qu’il se construit. 
Il y a au début d’eux, donc à la fin du livre (page 162), une phrase absolument magnifique : Ils font l’amour, et l’amour les fait
Et le couple les défit.

*Un couple, de Éliette Abécassis, aux éditions Grasset. En librairie depuis le 29 mars 2023.