Invité #14. Édouard Moradpour.

Édouard Moradpour fut ce qu’on a appelé un Fils de Pub ; à ceci près qu’il eut l’élégance de ne pas porter de Rolex (ou alors seulement chez lui). Il naquit à la réclame à l’époque où l’on avait son nom sur la porte et un jour la claqua, pour retourner à Moscou (il est, il est vrai, fils d’une mère russe ayant immigré après la révolution soviétique), mais y retourner avant la chute du Mur (ce qui prouve que tous les publicitaires ne sont pas des planqués) et décida, là-bas, dans ce pays où il n’y avait rien (à part quelques Lada et beaucoup de KGB) d’inventer la publicité. En Russie, Édouard ne devint pas PPP (le Petit Père du Peuple), mais PP (le Père de la Publicité). Il croisa le succès, quelques femmes et certains chagrins. Lorsqu’il revint, vingt ans plus tard, il se mit à écrire un livre à vif, touchant (même si le mot est éculé) : La Compagne de Russie (éd. Michalon, 20121). Nous nous sommes découverts à la faveur de nos « reconversions ». J’ai rencontré un homme d’une grande finesse, un bel auteur en train d’éclore. Vivement son troisième roman, prévu en mars 2015 – au titre magnifique, mais je le laisserais vous le dévoiler lui-même.
Je lui ai demandé de nous présenter l’un de ses coups de cœur. Le voici.

12 oct 14. photo

« J’ai découvert Didier van Cauwelaert, il y a quelques années, avec un de ses premiers romans, « Cheyenne ». L’héroïne de son roman m’avait littéralement bouleversé, car j’avais croisé également une jeune femme avec ce même destin tragique.Lorsque je tombe sous le charme d’un écrivain, j’achète tous ses romans, en commençant par le premier et en finissant par le dernier. Et je les lis dans l’ordre chronologique. C’est ce qui s’est passé avec Didier van Cauwelaert. Et je suis tombé sous le charme de son dernier roman, « Le principe de Pauline », comme la première fois. Ce que j’aime et qui me touche dans ce roman tendre et romantique, comme dans tous les romans de Didier van Cauwelaert, c’est l’originalité et la subtilité du personnage féminin, Pauline. En fait, dans la plupart des romans de van Cauwelaert, bien que le narrateur soit un homme, le personnage central est toujours une femme délicate, mais hors-norme, qui nous touche profondément. Ici, c’est Pauline, qui installe une étonnante relation triangulaire amour-amitié avec deux hommes. J’ai retrouvé avec cette héroïne dont on ne peut que tomber amoureux toute la tendresse que j’avais goutée avec « L’éducation d’une fée », « La demi-pensionnaire », « La femme de nos rêves » et beaucoup de ses livres. Un vrai « coup de cœur ». Au sens propre. »

1 Suivra, en 2013, Le Mausolée, toujours chez Michalon.