Invité #2. Philippe Routier.

Philippe est un type épatant. J’aime bien ce mot, « épatant ». Il m’a été remis à l’oreille par Patrice Leconte, qui l’utilise beaucoup. Epatant, ça va de remarquable à stupéfiant. Quand j’ai lu ses Noces de verre (Stock, 2012), j’ai été stupéfait : j’ai adoré le dessin de ses mots, au scalpel ; ses phrases précises, qui mènent aux âmes et aux tourments. Alors j’ai remonté le temps, j’ai lu ses autres livres et ils étaient tous… épatants.
Bonne nouvelle, son cinquième roman paraît le 7 mai, toujours chez Stock. Il a pour beau titre L’Enfant du parc. J’ai demandé à Philippe de nous faire part d’un de ses coups de cœur. Le voici :

27 apr 14

« Anne Plantagenet nous conte, dans ce récit dense et sensible, comment elle a incité son père pied-noir à l’accompagner en Algérie, un pays qu’il a quitté quarante-quatre plus tôt et où il pense ne rien pouvoir reconnaître du passé familial. Son énergie autant que sa détermination auront raison des réticences de cet homme discret qui, une fois arrivé sur la terre natale, reprendra l’initiative. Le voyage est bref mais la jeune femme l’a longuement médité. Elle l’entame alors que sa grand-mère, la truculente Antoinette Montoya, vient de mourir et que, par passion pour P., elle vient de détruire ce qu’elle avait jusque là pris pour un idéal de vie. Commencent alors pour les deux voyageurs la redécouverte de leurs origines et pour la narratrice la fuite assumée de son chaos sentimental. Mais ce qui touche peut-être le plus dans la courte expérience de ce voyage, c’est  combien la pudeur vient régler la distance entre Anne et son père et aussi comment s’exprime l’histoire de leur mutuelle tendresse ».