Invitée #9. Barbara Constantine.

La première fois que j’ai rencontré Barbara, c’était sur le plateau de « La Grande Librairie ». À un moment, évoquant la maison dans Et puis Paulette*, où des « vieux » se regroupent, décident de décider de leur vie, de ne compter que sur eux-mêmes, François Busnel lui demande si elle ouvre une piste de réflexion sociétale, elle répond non, surtout pas ; je raconte juste leur histoire, je n’ai pas ce genre de message. J’ai alors pensé que Barbara était extrêmement sérieuse.
La deuxième fois, ce fut à Bourg-en-Bresse, dans la librairie de Lydie Zannini. Nous étions plusieurs auteurs, des tables avaient été dressées dehors, la foule était dense, il faisait beau et elle et moi avons ri comme des baleines, et j’ai alors pensé que Barbara était extrêmement drôle.
Extrêmement sérieuse et extrêmement drôle, c’est finalement la définition même de la vie. Et c’est ce que Barbara écrit le mieux. Je lui ai demandé de nous présenter l’un de ses coups de cœur. Le voici.

12 jul 14

« Octobre 1918. Jeanne attend le retour de Toussaint. Il rentre. Pas des tranchées, mais du service des gueules cassées.
On disait que leurs obus ne faisaient que des bleus, que leurs shrapnels éclataient mollement, que leurs balles traversaient la chair sans rien déchirer. (…) On disait que dans nos rangs les pertes étaient minimes. (…) On disait que le printemps, un matin, allait revenir.
Une putain de belle histoire d’amour ».

Les Fleurs d’hiver, Angélique Villeneuve, éditions Phébus. *Et puis Paulette, Le Livre de Poche.12