Archive | avril, 2014

Invité #2. Philippe Routier.

Philippe est un type épatant. J’aime bien ce mot, « épatant ». Il m’a été remis à l’oreille par Patrice Leconte, qui l’utilise beaucoup. Epatant, ça va de remarquable à stupéfiant. Quand j’ai lu ses Noces de verre (Stock, 2012), j’ai été stupéfait : j’ai adoré le dessin de ses mots, au scalpel ; ses phrases précises, qui mènent aux âmes et aux tourments. Alors j’ai remonté le temps, j’ai lu ses autres livres et ils étaient tous… épatants.
Bonne nouvelle, son cinquième roman paraît le 7 mai, toujours chez Stock. Il a pour beau titre L’Enfant du parc. J’ai demandé à Philippe de nous faire part d’un de ses coups de cœur. Le voici :

27 apr 14

« Anne Plantagenet nous conte, dans ce récit dense et sensible, comment elle a incité son père pied-noir à l’accompagner en Algérie, un pays qu’il a quitté quarante-quatre plus tôt et où il pense ne rien pouvoir reconnaître du passé familial. Son énergie autant que sa détermination auront raison des réticences de cet homme discret qui, une fois arrivé sur la terre natale, reprendra l’initiative. Le voyage est bref mais la jeune femme l’a longuement médité. Elle l’entame alors que sa grand-mère, la truculente Antoinette Montoya, vient de mourir et que, par passion pour P., elle vient de détruire ce qu’elle avait jusque là pris pour un idéal de vie. Commencent alors pour les deux voyageurs la redécouverte de leurs origines et pour la narratrice la fuite assumée de son chaos sentimental. Mais ce qui touche peut-être le plus dans la courte expérience de ce voyage, c’est  combien la pudeur vient régler la distance entre Anne et son père et aussi comment s’exprime l’histoire de leur mutuelle tendresse ».

Répéter les belles choses.

En décembre 2009, j’adressai un texte à Jean-Louis Fournier, le pote de Desproges, le papa d’Antivol, de la Noiraude, de la Servante du Seigneur, et de deux petits garçons déglingués, auxquels il écrivit une longue lettre d’amour, Où on va Papa ? (Prix Femina 2008). Il me téléphona quelques jours plus tard après l’avoir reçu, juste avant Noël. La suite, vous la connaissez.

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Mais il y a une suite à cette suite. Il y a plusieurs mois, une rédactrice de pub (pas pubeuse, juste talentueuse), me faisait parvenir le texte de son premier roman. Je le dévorai rapidement et tombai immédiatement sous le charme et la force de ses mots, la grâce de son histoire. Je lui téléphonai quelques jours plus tard. Voilà la suite.

25 apr 14 bis

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En vente depuis le 20 mars 2014. Un immense merci à la grande Nathalie de Broc.

Invitée #1. Lydie Zannini.

Lydie est une femme formidable. Elle adore le poulet de Bresse. Elle adore faire du poulet de Bresse pour ses amis. Elle adore les gens. Elle les adore sincèrement. Je ne l’ai jamais entendue dire du mal de qui que ce soit, bien au contraire. Elle m’a fait connaître Barbara Constantine et nous avons eu d’immenses fous rires tous les trois. Elle est aussi une libraire géniale qui, lorsqu’elle aime un livre, le fait aimer. Le fait s’envoler. Elle participe au Salon du Livre d’Attignat, qui, cette année, se tiendra le 12 octobre (à Attignat). Elle n’a qu’un défaut : un gros chien-loup qui me regarde comme une saucisse. J’ai demandé à Lydie de nous présenter l’un de ses coups de cœur. Le voici.

24 apr 14

 » Sa naissance est prévue le 5 mai 2014 .
Le père, Jean Paul Didierlaurent, espère que tout se passera bien.
Nous, les tatas et tontons libraires, attendons en préparant sa venue.
La preuve, on en parle avant son arrivée pour lui assurer un coussin rempli du duvet le plus moelleux qui soit.
Qui est ce nouveau-né ???
Le liseur du 6h27.
Un jeune homme, Guylain Vignoles, vole des feuilles de livres invendus du pilon, machine sur laquelle il travaille toute la sainte journée.
Son bonheur est de les lire aux passagers du RER. Jusqu’au jour où il va trouver une clé USB sur laquelle la vie intime d’une dame-pipi est racontée avec beaucoup d’humour !
Que feriez-vous à sa place ? That is the question ?
Moi, j’ai d’emblée voulu la connaitre cette dame, et je suis sûre que vous aussi !
Mais patience.
Le bébé va naître bientôt. »

Librairie du Théâtre. 8, cours de Verdun. 01000 Bourg-en-Bresse.

Hayes, Terry Hayes.

Terry Hayes est un type dont on ne connaît pas le nom et pourtant, il nous a tous, à un moment ou un autre, empêché de dormir. Calme blanc, le terrifiant petit huis clos sur un voilier avec Nicole Kidman (parfaite ; pas encore madame ni ex-madame Ton Cruise), c’est Terry Hayes. Mad Max 2, avec ce sacré Mel Gibson (avant que la bibine ne lui fasse perdre la tête, dire des énormités et frapper les gens), c’est Terry Hayes. From Hell, petite adaptation de la géniale BD éponyme, avec l’éternel jeunot (sans Botox pourtant) Johnny Depp, c’est encore Terry Hayes. Alors, le jour où ce cher Terry se met à écrire son premier roman, ça fout une grande claque. Quelque chose qui va à la vitesse d’une série télé (style 24, pas Glee) et qui laisse ko. Une histoire haletante, brillante (même si c’est encore une fois pour sauver le monde). Un bon bouquin, c’est ça aussi : un uppercut dont on se relève en grande forme.

22 apr 14

Je suis Pilgrim. En librairie depuis avril 2014.

Des bonnes nouvelles du coeur.

16 apr 14

Certains livres parfois donnent l’impression qu’on les lit en fermant les yeux ; qu’on écoute une histoire, qu’une voix chaude s’insinue doucement, distille des parfums, des odeurs, fait toucher des grains de peau, entendre des soupirs, des veines qui battent à la tempe, un cœur qui s’emballe mystérieusement. Ce sont des livres magiques, comme des tapis volants, qui nous transportent soudain loin de tout, loin de la pluie, de la politique, des portiques Ecotaxe et du caprice de Fleur Pellerin qui veut son hôtel particulier dans le VIIème. L’Art d’écouter les battements de cœur est l’un de ces livres, un petit bijou qui possède l’art de tout embellir, et de rendre l’amour fou totalement indispensable.

Disponible depuis le 26 février 2014, en France et dans vingt-quatre autres pays.

Des mots à savourer.

14 apr 14

Certes, les livres sont truffés de bons mots, mais de temps en temps, en manger, comme œufs brouillés à la truffe justement, ou coq au vin en cocotte ou salade de choux de Bruxelles (à se damner) ou gaufre moelleuse aux fruits rouges, se régaler d’une limonade maison ou d’un verre d’Auney L’Hermitage en lisant un livre, ou simplement en se délectant du goût des mots que l’on est en train de savourer, c’est aussi une émotion littéraire.

Buvette. À Paris, 28 rue Henri Monnier, 9ème. À New York, 42, Grove St, entre Bedford St et Bleecker St –West Village.

217 jours.

Je ne sais pas combien d’exemplaires de son livre Isabelle Sorente a vendu, mais, de toutes façons ce n’est pas assez. La faute sans doute à un titre curieux dont la quatrième de couverture nous apprend que « 180 jours, c’est le temps qui sépare la naissance d’un porc de sa mort à l’abattoir », à l’image incertaine d’un camion zigzaguant (il est à gauche) dans le brouillard des Ardennes belges ( ?), à ces signes qui laissent supposer une sombre histoire de trafic d’organes, de cadavres (de) cochons, de stéroïdes, bref ce genre qui ne fait pas toujours tendre la main vers un livre. Et pourtant. Pourtant, c’était l’un des plus beaux livres de la rentrée de septembre dernier. Le premier livre du XXIème siècle qui ose le bilan de notre barbarie du XXème, au travers de cette brillante métaphore porcine. C’est un immense roman sur nous. Nos noirceurs animales. Nos bestialités. Et au bout, cette lueur, même vacillante, qui éclaire nos coins d’humanité. Scott Fitzgerald disait qu’il n’y avait pas de seconde chance dans la vie, j’aimerais croire qu’il y en a une dans celles des (très) bons livres.

9 apr 14

Ce roman est paru il y a 217 jours, le 4 septembre 2013.

Méfiez-vous des titres.

4 apr 14

 

Véronique Côte (non, moi non plus je ne savais pas qui c’était), comédienne et metteur en scène à Québec, est invitée à participer à la dixième édition du Carrefour international de théâtre, toujours à Québec. Nous sommes en 2009. Elle décide de raconter dans des lieux publics, avec son complice Steve Gagnon, comédien et auteur (oui, oui, lui aussi à Québec), des histoires de gens. Mais pas juste des histoires. Des secrets, en fait. Elle lance alors un « appel aux secrets » sur Internet. Les langues se délient, les yeux s’embruinent, les mots jaillissent. Véronique et Steve les ré-écrivent. Cela donne 37 textes immenses. 37 humanités bouleversantes. 37 cris sublimes qui, à chaque page donnent envie de vivre.

Editions Hamac. En vente au Canada et en France depuis le 14 février 2012. Un grand merci pour ce cadeau, à Johanne Vadeboncoeur –qui porte si joliment son nom – libraire à Trois-Rivières.