Archive | mai, 2014

L’enfance est un conte cruel.

7 may 14

A ce stupide et amusant jeu de cour d’école, « machin pourrait être le fils de truc et de bidule », Philippe Routier est incontestablement le fils de Georges Simenon (hors Maigret) et de Frédéric Dard (hors San Antonio).
Chacun de ses cinq romans possède cette mécanique parfaite, construite autour du destin, des douleurs et des rêves de ses personnages. Ses mots sont des clous pointus, qui parfois enferment les choses, insidieusement ; ses phrases, des chaînes qui délimitent les lieux, les réduisent savamment, jusqu’au moment où l’on retrouve face à soi-même. Il en avait fait la brillante démonstration avec un mort (Le Veilleur du Britannia, 2008), une femme battue (Noce de Verre, 2012), et le voilà qui recommence avec L’Enfant du Parc. Un roman précis, terrible, féroce et plein d’amour, sur ces pertes qui nous inondent, ces désirs qui nous dérèglent, ces enfances qui nous manquent à jamais.

Aux éditions Stock. En librairie dès ce matin, 7 mai 2014.
 Et comme demain est un jour férié, vous aurez un excellent livre à lire, au soleil… dans un parc.

Quand Frédéric Dard n’était pas San Antonio.

Il écrivait alors des romans noirs, sombres, désespérés. Des portraits à la lame de 10. Aux jets de vitriol. Des personnages terribles, à la noirceur fascinante. Des intrigues glaçantes. A travers ces Romans de la Nuit, Dard rendait aussi hommage à Charles Williams, James M. Cain, William Irish, James Hadley Chase, bref tous ceux qu’on aime. Et lorsqu’il lui arrivait (rarement) dans ces romans vénéneux, d’utiliser un mot d’argot, c’était pour créer une inoubliable image, comme celle ci : « J’allais lui tisonner la mémoire ».

1 may 14

Romans de la nuit. Editions Omnibus.
(Avec de magnifiques commentaires de Dominique Jeannerod).