
Valérie Ganz est agaçante. Elle est ravissante, généreuse, drôle, brillante et douée. Et parce qu’il est bien que des petites imperfections viennent pimenter les vies parfaites, on a envie de penser que, dans Emprise*, c’est elle, Claire, qui succombe au charme (pas encore vénéneux) de Mark, fils à maman qui voudrait réussir sans maman (mais avec l’argent de). Que c’est elle qui voit Mark débarquer dans son appartement en plus de dans sa vie. Que c’est elle qui abandonne son chat, ses amies formidables et drôles (Sex and the City est passé par là), qui laisse ses parents, son métier, ses idéaux, pour suivre le beau Mark en Arabie saoudite. Que c’est elle, là-bas, sous l’abaya qui dissimule son petit corps gracieux et ses traits ravissants sous le voile. Que c’est elle, la femme parfaite, qui disparaît sous le charme maintenant vénéneuse de Mark.
Et, surprise, Emprise est un roman de genre absolument parfait, qui peut sans aucun complexe lorgner du côté des meilleurs Nicci French, Paula Hawkins et Gillian Flynn. Rien que ça.
Un roman ultra-efficace dans son intrigue, redoutable dans son suspens psychologique mais dont l’intelligence surtout est cette vraie réflexion sur la place des femmes dans ces endroits du monde qui ne les aiment pas. Et Valérie sait de quoi elle écrit, elle a vécu trois ans à Ryad. Quand on vous dit qu’elle est agaçante.
*Emprise, de Valérie Ganz. Éditions Lattès. En librairie depuis le 29 mars 2017. Tiens, encore un truc agaçant : Emprise a obtenu le Prix Cœur de France du Salon du Livre de Limoges 2017.
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