Où l’on retrouve le type à la célèbre moustache en brosse à dents.

À la fin du jubilatoire film de Lelouch, L’Aventure c’est l’aventure (1972), nos cinq malfrats (Ventura, Brel, Denner, Maccione et Gérard) évoquent leurs prochains projets de kidnapping, à savoir : Nixon, Mao, Dali, Pelé, Arlette Cordon, Onassis, Favre-Le-Bret, Bessy, etc, et je n’ai pas pu ne pas y repenser en lisant la nouvelle comédie de Romain Puértolas, Ma vie sans moustache*, en me disant qu’il dénichait là un véritable filon — qu’il nomme « roman-quête » — et que, après la traque foutraque et réjouissante de Dupont de Ligonnès, aujourd’hui celle de Hitler, il possédait là un nombre incalculable de livres à écrire sur de célèbres disparus qui n’auraient pas tout à fait disparus et se terreraient ici ou là, sous une apparence ou une autre. Suggérons-lui Jésus Christ, Romain Gary et Alain Barrière, pour n’en citer que quelques-uns.
En tout cas, avec ce second opus farceur, Romain-le-roublard nous entraîne dans une enquête poilante, « aussi sérieuse qu’ubuesque » précise même la quatrième, et surtout, surtout, il parvient à nous mener par le bout du nez 295 pages durant, alors qu’on n’y croit pas une seconde, allez, pas une seconde sur deux ; et il est là son tour de force, elle est là sa jouissive malice, sa magie : nous donner envie de nous faire avoir… jusqu’au bout. 

*Ma vie sans moustache, de Romain Puértolas, aux éditions Albin Michel. En librairie depuis le 30 avril 2025.