Vous parler des enfants vrais.

Nicolas, 15 ans, se suicide dans sa chambre le 5 septembre 2023.
Lindsay, 13 ans, se suicide chez elle le 12 mai 2023.
Lucas, 13 ans, idem le 7 juin 2023.
Dinah, 14 ans, est retrouvée pendue chez elle le 7 août 2021.
Evaëlle, 11 ans, se suicide en juin 2019.
Marion, 13 ans, se suicide en février 2013.
Jonathan, 16 ans, s’immole par le feu après six ans d’harcèlement à l’école.
Chanel, 12 ans, se suicide le 30 septembre 2021.
Et tant d’autres encore auxquels il faut désormais rajouter Hugo, le fils de papier de Vincent et de Juliette, frère d’Enzo, dans le nouveau roman* de Philippe Besson.
Un roman qui se déroule sur une journée, celle de la marche blanche organisée en mémoire de Hugo justement, harcelé comme tous les autres à l’école et suicidé à la lame de rasoir ; journée durant laquelle Besson tresse la colère de la mère et l’impuissance du père. Et c’est tout.
Alors, même si la lecture, comme toujours chez Besson, est fort agréable, je me demande cette fois-ci en quoi un roman moins puissant que la réalité et qui n’atteint aucune vérité romanesque, se substituerait à la pure tragédie du réel.

*Vous parler de mon fils, de Philippe Besson, aux éditions Julliard. En librairie depuis le 2 janvier 2025.