
Cher Arthur,
Tu m’as demandé ce que j’avais pensé du dernier roman de Serge Bramly, alors voici.
C’est un beau livre, à contre-courant de l’urgence de l’époque. Il possède un charme passé, troublant, comme un film de Louis Malle, un jazz de Miles Davis, un noir et blanc, parfois. Il y écrit son histoire – sa rupture, pour être précis – avec sa maîtresse (du jeudi après-midi), Rivka, dont le vrai prénom est celui du titre. C’est donc pour elle, pour Sensi, et à sa demande, qu’il se raconte.
Comme chez Emmanuel Carrère, l’écriture est ici intimement mêlée aux choses de l’amour et du sexe et Serge écrit cette rupture entre la sortie, « mitigée » dit-il, d’un roman et la préparation d’un autre, sur les romains, celui-là.
Pour Sensi est un récit qui tient pour moi du pêle-mêle, du collage, des notes, et c’est dans cette généreuse imprécision que se situe le véritable enchantement du livre, au-delà de son écriture toujours impeccable (souviens-toi d’Orchidée fixe**) et de son érudition surprenante.
En conclusion, oui mon cher Arthur, tu peux vraiment le lire les yeux ouverts.
* Pour Sensi. De Serge Bramly. Aux éditions Lattès. En librairie depuis le 29 août 2018.
** Orchidée fixe. Du même auteur. Egalement chez Lattès (2012).
Puisque c’est la saison des Prix Littéraires en voici un beau (qui date de 2011). Il s’agit du prestigieux 

Rentrée littéraire 2018. Le hasard est parfois bien malicieux. Après nous être penchés sur Le malheur du bas (chronique ci-dessous), levons les yeux vers Une vie en l’air*, l’histoire hypnotisante d’une hantise ; un récit envoutant, comme le fut pour moi
Rentrée littéraire 2018. Inès Bayard a 26 ans ; l’âge du romantisme fou, des soldes chez Sephora, des copines, des premiers boulots, des histoires d’amour qui s’allongent, font des promesses, l’âge où tout est possible, où l’on sait que le monde est un jardin et l’avenir radieux, mais la voilà qui prend la plume et décide d’écrire un roman dont les deux principaux mots du titre flairent déjà le drame, la souffrance – la suffocation précise même la quatrième de couverture.