Salon du Livre de Paris. Pardon, Livre Paris. (Ah, le marketing à deux balles). Dimanche 20 mars 2016. La foule – même si les chiffres ont prouvé une baisse de 15% de fréquentation par rapport à l’année précédente. Beaucoup de lecteurs m’attendent (merci) et parmi eux, elles : Nathalie et Erika, blogueuses*, dévoreuses de livres et croqueuses de vie, drôles, et d’une insolence parfaitement réjouissante. Et nous voilà à parler boutique (nos blogs), chiffons (les livres que nous aimons) et les voici écrire à quatre mains mais d’une seule voix, un livre qu’elles ont adoré toutes les deux.
Je les laisse vous présenter leur coup de cœur.

« La veillée* * c’est une fois de plus un roman humaniste de Virginie Carton, vibrant entre ombre et lumière. Deux amis Sébastien et Marie se retrouvent lors de la mort du père de Sébastien. Ils ont été inséparables à l’adolescence, puis se sont perdus de vue. Chacun a fait sa vie, s’est marié, a eu des enfants. Cette mort leur fait prendre conscience du temps qui passe, des choix qu’ils ont fait. La question des apparences, des choix de vie, de la vieillesse, de la responsabilité à l’égard de ses parents est au centre du récit. Le ton est à la fois émouvant et drôle, comme avec l’ami anglais Harold, le récit de la vie du père de Sébastien. Les personnages réalisent qu’on ne comprend jamais totalement ses parents.
Le style est à la fois précis et efficace, léger et grave, l’auteur nous fait partager ce moment crucial dans la vie de ses personnages. La question des non dits, de l’autodestruction est aussi évoquée avec le personnage de Marie.
Ce livre est un véritable coup de cœur, les sensations à la lecture sont physique, on est souvent émue, touché par les personnages et leur entourage. Le livre m’a rappelé des êtres chers, mes anciens rêves, questionnés sur mes choix. La question de la mort, de la poursuite de ses rêves ont fait vibrer des cordes sensibles. Ce tsunami d’émotion peut se résumer ainsi : l’histoire provoque des émotions indescriptibles chez le lecteur et donne envie de refermer ce livre et pleurer. Pleurer parce qu’il fait écho à des sentiments ressentis il y a quasiment tout pile un an : la perte d’un être cher et la difficulté de réaliser, de faire son deuil. On ne s’imagine pas que la personne qu’on a toujours connue puisse avoir une vie « secrète » avant. On ne réalise pas forcément qu’avant d’être un père, une mère, un grand-père, une grand-mère… la personne qu’on vient de perdre puisse avoir été une personne différente de celle qu’on a connue, qu’elle puisse avoir eu des sentiments pour d’autres personnes, des secrets …
On ne réalise pas forcément que le temps file à ce point là et qu’avant d’avoir le temps de réaliser la fin arrive déjà. On regrette de ne pas avoir appris à mieux connaître ce membre de la famille qu’on a perdu et qu’on croyait connaître. Et on regrette de ne pas avoir été là, d’avoir laissé passer du temps qu’on aurait pu passer ensemble.
C’est ce qui arrive à Sébastien qui vivant en Italie n’a pas réalisé que son père pourrait le quitter si brusquement et qu’il n’aurait pas le temps d’arriver à ses côtés. A la fin, il ne nous reste que des regrets et des « et si … ». Il nous reste aussi des questions sur la personne qu’il/qu’elle aurait pu être. Mais on n’a pas tous la chance de rencontrer un Harold qui apporterait des réponses même si, comme Sébastien, on n’est pas prêt à les entendre. Une fois qu’un être cher est parti, il ne nous reste que des souvenirs et des regrets. Heureusement, pour Sébastien, Marie est là pour l’aider à affronter cette épreuve qui parait insurmontable. Grâce à elle, il vit différemment le deuil et la veillée. Cette nuit qui s’annonçait difficile, interminable mais grâce à Marie, elle le sera moins. Des confidences, des souvenirs … C’est un moment hors du temps pour tous les deux.
Une veillée à laquelle on ne peut pas rester insensible et qui réchauffera longtemps votre vie. Donc installez-vous confortablement et savourez cette pause hors du temps. Découvrez le talent hors pair de conteuse de Virginie Carton ».
*Retrouvez leurs brillantes chroniques sur http://eirenamg.canalblog.com pour Nathalie et sur http://pageaprespage.fr pour Erika.
**La veillée, Virginie Carton. Éditions Stock. En librairie depuis le 2 mars 2016.