Archive | août, 2019

« Il n’a pas soif qui de l’eau ne boit. »

Ainsi donc, après avoir repris les histoires de Barbe Bleue et de Riquet à la houppe, voici que Amélie Nothomb s’empare des dernières heures de la vie terrestre de Jésus et nous raconte*, à la première personne (il est vrai qu’on ne peut faire moins quand on est Jésus), sa crucifixion avec des envolées dignes du facétieux Jean-Louis Fournier** : Franchement, là, si je voulais ressusciter, j’en serais incapable pour une raison simple : je suis épuisé. Mourir fatigue (page 121).
Je ne sais s’il s’agit là d’un roman ou d’une pochade***, mais à l’évidence d’un très court texte autour de l’idée que la soif, « ce gobelet d’eau » qu’on porte à ses lèvres assoiffées quand on a soif, c’est Dieu.
À peine commencé, le texte se termine (il est très court, je vous l’ai dit), sur cette constatation implacable : Au commencement, je croyais à la possibilité de changer l’homme. (…). Les gens changent seulement si cela vient d’eux et il est rarissime qu’ils le veuillent réellement (page 150). Je suis donc resté un peu sur ma faim – enfin, ma soif – avec ce texte certes bien agréable à lire comme toujours chez Amélie, et, le reposant, me suis demandé si je n’avais pas raté quelque chose. Aussi, comme en vérité il est dit que Dieu n’abandonne jamais ses ouailles, je le relirai dans quelques temps, en espérant qu’il sera cette fois mon Buisson Ardent, ma rencontre divine sur le chemin de Damas – comme il l’a été pour Bernard Pivot qui est allé jusqu’à parler de « résurrection de Nothomb ». Qui du coup, l’a inscrite sur la liste du Goncourt. Un véritable miracle, en somme.

*Soif, de Amélie Nothomb, 152 pages. Éditions Albin Michel. En librairie le 21 août 2019. Rentrée littéraire 2019 (comme chaque année depuis 27 ans).
**Le C.V de Dieu et Satané Dieu ! de Jean-Louis Fournier, tous deux au Livre de Poche
*** « Œuvre littéraire écrite rapidement – parfois de façon burlesque », selon les dictionnaires. (À ne pas confondre avec pochetronnade).

L’increvable mère de Bambi.

Dans la brochure de la Rentrée Littéraire 2019 de Grasset, Mathilde Forget explique que ce livre naquit, entre autres, d’une rencontre avec un livre. Il s’agit de L’inceste, d’Angot (et il est presque plaisant de voir que cette femme ait pu inspirer quelque chose de bien après tout le mal qu’elle fit aux livres à la télévision), et donc d’une envie d’écrire sur la mère.
Dans ce premier roman brillant*, où l’écriture nous cueille d’un sourire quand on voudrait pleurer ou d’un cri quand on voudrait embrasser, Mathilde Forget, en très bonne compositrice qu’elle est par ailleurs**, déroule une partition audacieusement créative, faite de ruptures, de digressions, de jubilations, et nous offre une enquête passionnante puisqu’elle est davantage une quête, c’est-à-dire un chemin qui mène à soi, que la résolution des raisons d’un crime – fut-il dirigé contre soi.
À la demande d’un tiers est un livre d’amour et de folie, d’enfance dont on ne guérira jamais parce qu’on y a croisé un jour ce « connard de Bambi », son insupportable larmichette quand le chasseur tue sa mère, car vivante ou pas une mère ne meurt pas et c’est bien là ce qui nous empêchera à jamais d’être tout à fait heureux. Chapeau.

*À la demande d’un tiers, de Mathilde Forget. Éditions Grasset. En librairie le 21 août 2019.
**Mathilde Forget a reçu le Prix Paris jeunes talents en 2014 pour son EP de chanson « Le sentiment et les forêts ».

« Je chante un baiser osé/Sur mes lèvres déposé ».

Il y a un petit côté Rouletabille, l’enquêteur de Gaston Leroux, dans la dernière fournée* de Jérôme Attal, un côté farceur, sacrément romantique, diablement joyeux.
Ainsi voici notre Rouletabille – de son vrai nom Joseph Joséphin, fils de Joe J. dans le livre (comme c’est bizarre) – qui part à la recherche d’un baiser ou plus exactement d’une jeune sonneuse de cloche qui aurait donné un baiser à François-René de Chateaubriand, à son insu, en 1793, lequel baiser, comme un tintement, est évoqué dans Les Mémoires d’outre-tombe, au livre X. On l’aura deviné : cet incertain et doux souvenir est prétexte à Jérôme pour développer une comédie romantico-historique, truffée d’espiègleries langagières, ainsi ce « Je vous aime puisque vous êtes aimusant » (page 245), ou cette discussion entre un modèle du peintre Boudin et un autre de Monet : « Votre robe ne vous boudine pas trop ? – Et la vôtre, c’est un emprunt ou vous l’avez payé avec votre propre Monet ? » (page 169) ou encore ce : « Ne me dites pas qu’en France vous ne connaissez pas Gog et Magog ? – En France, je ne connais que des démagogues » (page 123) ; un livre léger, virevoltant, comme le fut Les mariés de l’an II, le film du formidable Jean-Paul Rappeneau, le tout ici ponctué de gracieusetés : « En amour, toute demande d’explication est prise pour une plainte «  (page 116) et « On retient pour toujours ce qui nous échappe à jamais » (page 195). Bref, La petite sonneuse de cloches est un hommage fiévreux de l’amour de son auteur à l’imagination et à l’univers des romans, là où, précise-t-il dans ses remerciements, tout à coup sérieux comme un Pape, il « loge tout son cœur ».

*La petite sonneuse de cloches, de Jérôme Attal. Éditions Robert Laffont. En librairie le 22 août 2019. Rentrée littéraire 2019.
Le titre de cette chronique est extrait de la chanson « Le baiser » de Alain Souchon (Virgin).

Invité #39. Dominique Monnoyeur.

Au salon du livre de Villeneuve-sur-Lot que j’ai eu la joie de présider il y a quelques mois, je m’attendais à rencontrer un directeur des affaires culturelles comme on en imagine chez Marcel Aymé ou Claude Chabrol – petit fonctionnaire rabougri, artiste frustré, les doigts jaunis, le velours râpé, pérorant sur la misère culturelle en province –, eh bien pas du tout. Dominique est l’un des hommes les plus passionnants et les plus passionnés qui soit de littérature. Il parle des livres comme si sa vie en dépendait. Il portraitise les auteurs comme s’il était leur intime. Il donne envie des mots et des envies de mots. Il les fait s’envoler jusqu’au cœur des autres. Et comme je suis convaincu qu’on ne peut aimer les livres que si on aime le monde, je crois que Dominique est un immense amoureux de la vie. Magnifique rencontre, merci la vie, comme disait Blier fils.
Je lui ai demandé  de nous présenter l’un de ses coups de cœurs. Le voici.

« Un journal tenu à compter du lendemain de la mort de la mère du philosophe. Une heure de lecture en intimité avec Barthes. Un texte post-mortem dont l’édition ne sera validée qu’après la disparition de son auteur. Une apnée dans le deuil, le chagrin, la mort intime de la mère et celle, universelle, de nos parents. Le mystère de la littérature et de ses maîtres qui tient dans la rencontre de l’unique avec le tumulte du monde. Un jour-le-jour ciselé, une épure d’économie de mots qui nous bouleverse d’autant. Comme ce « 15 septembre 1979 : il y a des matinées si tristes… » ou encore ce « 11 janvier 1979 : …douleur de ne jamais plus poser mes lèvres sur ses joues fraîches et ridées ». On suit ainsi la fin du fils dans la mort de la mère proustienne, omnipotente. D’aucun y verront entre les premières lignes l’aveu public d’une homosexualité jamais révélée du vivant de la matrone : « 26 octobre 1977 : Première nuit de noces. Mais première nuit de deuil ?« . Et quelques pincées de provocation inces-tueuses tant qu’on y est. Quelle importance ?
En vérité, il faut suivre ce dédale de perdition comme on se noie avec les chœurs du Lamento d’Arianna ou de la mort de Didon. Se laisser emporter dans cet écho moderne d’un Lacrimosa dont on se souvient des vers fondateurs : « Le cœur broyé comme la cendre, prends soin de mes derniers moments ». Et se taire à l’éloquence de Barthes : « Je ne veux rien d’autre qu’habiter mon chagrin. » C’est quand le nôtre nous saisit que nous mesurons l’importance de la littérature. »

*Journal de deuil, de Roland Barthes. Éditions du Seuil/Imec, coll « Fictions & Cie », 2009. Puis ré-éditié chez Points en 2012.

Invité #38. Thierry Bisch.

J’ai rencontré Thierry l’’été dernier, à Soulac en Gironde, chez un ami qui venait d’y acheter une maison. Une rencontre comme seul l’été en a la magie – par la grâce du rosé bien frais, des poissons parfaitement grillés, des tomates au goût de tomates, des rires sincères qui ne s’éteignent qu’au cœur de la nuit. J’ai découvert un peintre important, un lecteur passionné, un authentique amoureux de l’autre. En somme quelqu’un de rare. C’est lui qui m’a envoyé ce manuscrit « en aveugle » (l’anecdote est ici). Lui qui m’a parlé de cette Terre qu’on détruit. Lui qui a renforcé ma conviction que l’art a un rôle de trublion. Qu’il ne nous reste plus que  la peinture, les mots, la musique pour changer le regard sur les choses, et quelques vieilles bécanes anglaises pour nous emporter loin de tout.
Je lui ai demandé de nous présenter l’un de ses coups de cœur. Le voici.

« J’ai lu beaucoup d’autres livres depuis ce choc en 2015, mais aucun d’eux n’a changé ma vie aussi profondément que ne l’a fait La 6ème extinction* d’Elizabeth Kolbert. Je savais que la situation était grave, je découvrais que c’était encore bien pire que ce que j’imaginais. Une extinction de masse, là, sous nos yeux incrédules ! La dernière en date, c’était celle des dinosaures il y a 65 millions d’années… Vous avez déjà essayé de vous représenter mentalement 65 millions d’années ? Alors voyons, Jésus c’était il y a 2000 ans, on peut en rajouter encore 4000 pour les plus anciennes civilisations, sumérienne, égyptienne, etc. On est mentalement rendus déjà très loin mais ça ne fait toujours que 6000 ans, une petite goutte dans l’océan de 65 millions…
Elizabeth Kolbert est journaliste au New Yorker. Une journaliste ça enquête, alors elle prend son sac à dos, ses carnets de notes et s’envole pour le Panama sur les traces d’Atelopus zeteki.
Elle rejoint sur place une équipe de scientifiques qui observent la disparition de l’emblème du pays, la grenouille dorée du Panama, Atelopus zeteki donc. Nous la suivons pas à pas, bottes aux pieds, machette à la main, dans la forêt primaire infestée de moustiques et autres créatures au venin mortel. Atelopus zeteki ! Le nom évoque une civilisation perdue, un temple quelque part au fond d’une jungle inextricable que personne n’a jamais réussi à atteindre, pas même Indi Jones…
Pourquoi les populations de cet amphibien emblématique se sont-elles effondrées en quelques années au point qu’il n’en reste quasiment plus que dans des fermes de conservation ? Les hypothèses défilent, l’enquête très rigoureuse progresse et nous découvrons que cette disparition ne doit rien au hasard, sa cause est anthropique, elle est directement liée à l’inexorable expansion d’homo sapiens. Nous.
Elizabeth va parcourir le monde pendant 5 ans du Groenland à l’Australie pour accompagner des scientifiques de terrain qui étudient partout l’effondrement de la faune et de la flore et consignera cette aventure dans ce livre qui obtint le prestigieux Pulitzer en 2015.
La 6ème extinction se lit comme un roman. Il contient tous les ingrédients habituels qui rendent sa lecture exaltante : personnages charismatiques et attachants, suspense, humour, rebondissement, découvertes stupéfiantes… Et c’est une histoire terrifiante ! Chapitre après chapitre nous entrevoyons une terrible réalité qui finit par nous exploser en pleine poire : Nous courrons à notre perte, sapiens n’est qu’une petite espèce de mammifère parmi les autres et il n’y a aucune raison qu’il soit épargné, qu’il échappe à cette extinction de masse.
Depuis presque 20 ans je peins des animaux. En 2008 je commence à être très préoccupé par la menace qui pèse sur mes sujets, je les vois disparaître sous mes yeux. Je me rapproche alors d’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature) pour voir si on ne pourrait pas, ensemble, faire quelque chose pour sensibiliser les populations à ce problème très grave. Eux avec leurs expertises scientifiques, moi avec mes peintures. Mon projet s’appelle « Delete ? ». En Français « Supprimer ? »
Il faudra attendre 2016 pour que la première exposition/événement « Delete ? » voit le jour à Monaco en partenariat avec la Fondation Prince Albert II. La véritable impulsion, je l’aie eue en lisant La sixième extinction d’Elizabeth Kolbert. En reposant le livre, le premier sujet que j’ai peint pour cette série fut Atelopus zeteki. »

*La Sixième Extinction d’Elizabeth Kolbert. La Librairie Vuibert (2015). Le Livre de Poche (2017). Prix Pulitzer 2015.

Papa, es-tu là ?

Marc est peuplé de fantômes. Outre Lauren Kline, le premier fantôme qui le rendit célèbre*, son œuvre en est habitée d’un autre. Son père. Grand résistant, on le retrouve en personne dans Les enfants de la liberté. Plus tard, en personnage romanesque dans Toutes ces choses qu’on ne s’est pas dites – un papa revient vingt ans après sa mort, pour parler avec sa fille. Il en est de même dans ce nouveau roman, Ghost in Love**, où, cinq ans après son décès, un papa revient à Paris voir son fils pianiste pour lui confier une mission : mélanger ses cendres, pour les unir dans l’éternité, avec la femme qu’il a profondément aimée, qui n’est pas sa mère, et qui vient de mourir à San Francisco. Et voilà nos deux compères partis pour un dernier voyage persillé de péripéties dignes d’un bon vieux de Broca où la bonne humeur le dispute à la vraisemblance car, et on en rêve dès le début, tout finira bien et l’amour triomphera. Mais derrière cette comédie romantique, joyeusement écrite, truffée de clins d’œil à d’anciens titres, Marc se sera hasardé à répondre à la question que le personnage pose au début du livre : « Dis, Papa, c’est quoi être un père ? ».
Et c’est sa réponse, la véritable âme du livre.

*Et si c’était vrai…, éditions Robert Laffont (2000) puis Pocket (2001 et régulièrement réédité). Prix Goya du premier roman.
** Ghost in Love, de Marc Levy. Éditions Robert Laffont/Versilio. En librairie depuis le 14 mai 2019.

Invité #37. Michel Persitz.

J’ai connu Michel, en fait je ne l’ai surtout pas connu, lorsqu’il faisait de la publicité. Je le savais alors excellent rédacteur. Il est devenu un directeur de création exigeant puis un réalisateur doué (sa première réalisation, « Boogie Man » pour Pioneer, obtiendra un Lion d’Or en 1984) et enfin un type viré, comme on l’a tous été dans ce métier. Je lui ai succédé à son poste en 1989 et c’est ainsi que nous ne nous sommes jamais croisés. C’est arrivé 29 ans plus tard lorsqu’un ami m’a envoyé un manuscrit « en aveugle » – il est écrit par quelqu’un que tu connais, m’a-t-il expliqué, mais comme je ne sais pas quelle relation vous avez, je ne te donne pas son nom pour ne pas influencer ta lecture. J’ai été émerveillé et bouleversé par le texte, et je ne sais pas pourquoi, quand j’ai appris que Michel en était l’auteur, cela m’a rendu heureux – revanche de types virés, peut-être. Alors j’ai tout fait pour que cette merveille existe et elle existera dès le 9 octobre, éditée par Lattès, et aura pour titre Juif de Personne. En attendant que vous la découvriez, je lui ai demandé de nous présenter l’un de ses coups de cœur. Le voici.

« J’ai lu trop de romans américains.
Les romans américains, les séries américaines, les  films américains, la musique américaine, se répandent généreusement sur la planète et poussent à une paresseuse addiction. J’ai réalisé un jour avec quelle facilité je retournais machinalement boire à la même fontaine sans faire l’effort de découvrir d’autres sources.
Ce jour-là, j’ai lâché le dernier John Irving que j’avais entre les mains –Sorry John, nothing personal ! -, j’ai fait demi-tour pour choisir un auteur contemporain russe dont je n’avais rien lu. Il y a du choix, ils sont nombreux et ils ont beaucoup de choses intéressantes à nous dire. Leur monde est un autre monde. Leur culture est une autre culture. Leurs histoires racontent d’autres histoires.
Un romancier et un livre exceptionnels m’ont attrapé, ébloui, secoué, enivré, fait fondre, mais aussi haleter et trembler. L’auteur s’appelle Vladimir Sorokine. Le livre, sans doute son chef d’œuvre, s’intitule Roman*, du nom du personnage principal. Mais « Roman » signifie également roman, en russe. Sorokine n’est pas seulement « l’enfant terrible » de la littérature russe, il est aussi un virtuose diabolique. Roman vous emporte à bride abattue dans une somptueuse Russie légendaire, villages  perdus et forêts profondes, promenades aux champignons, chevaux, calèches, isbas, moujiks, l’instituteur, le docteur, vodka glacée et bains de vapeur, bottes de cuir, robes colorées, samovars, vastes familles, lustres, bougies et fêtes étourdissantes…
Tout cela est enlevé comme dans les plus belles pages de Tourgueniev, Pouchkine, Tchekhov et Tolstoï, que Sorokine pastiche tous avec malice et à merveille. Il vous submerge d’émotions diverses dans le plus puissant, le plus fabuleux, le plus sauvage des romans d’amour russes.
On se croit dans la Russie de la fin du XIXe siècle, mais peu à peu la belle mécanique se dérègle dans ce vertigineux roman fou. Tout s’emballe, même la langue merveilleuse déraille comme un train tombe d’un pont dans la nuit.  Ce ne sont ni le beau et fringant Roman, – attention, ce jeune avocat moscovite est capable de tuer un loup avec son couteau-, ni la belle Zoïa, ni l’énigmatique Tatiana, les véritables héros du livre, mais le redoutable côté obscur de la troublante « âme slave ». Dans les dernières pages de ce roman inoubliable, c’est l’ours russe d’aujourd’hui que Sorokine fixe dans le blanc des yeux. »

*Roman. Vladimir Sorokine. Magnifiquement traduit du russe par Anne Coldefy-Faucard. 608 pages. Zéro déchet. Paru en 2010 chez Verdier. 29 €. C’est cher, mais on ne regrette pas le voyage. Mon exemplaire n’est pas à vendre.