Après Le Touquet, le Venezuela.

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Je ne connais pas grand monde, à vrai dire personne, qui soit allé au Venezuela (latitude 10° 29’ 28’’ N, longitude 66° 54’ 6.98’’ W), appelé aussi République bolivarienne du Venezuela. Je ne suis même pas sûr d’être capable de le situer correctement sur une carte. Ni de savoir quelle langue on y parle ou le nom de sa capitale. Et voilà que j’en reviens. Que j’en reviens bouleversé, ému, transporté, comme au temps de mes vingt ans, lorsque je lisais Augustín Gómez-Arcos et Alejo Carpentier, et que je faisais des voyages inouïs – les livres, alors mieux que le LSD.
Voici un premier roman magnifique et flamboyant, écrit en français par un vénézuélien, qui nous transporte dans ce pays où « ils devinrent si miséreux que, du côté du péché, la morale penchait pour eux » (page 70). Un court roman flamboyant qui parle de la naissance des mots chez cet Octavio, et chez Miguel Bonnefoy d’ailleurs ; ces mots qui vont emmener Octavio au cœur du monde, au battement même du cœur du monde, dans sa nature et dans ce qu’elle a de viscéral, de puissant, d’incantatoire, et téléporter Miguel Bonnefoy au cœur de la littérature dans laquelle il fait une entrée d’une élégance et d’une humanité rares. Et puisqu’il est dit que ce mois de mai est celui de ponts, alors voilà un deuxième livre dans lequel plonger – après celui ci-dessous 🙂

Le Voyage d’Octavio, Miguel Bonnefoy, éditions Rivages. En librairie.