Une petite boite de vitamine C, une bistoule et hop, c’est parti pour la nuit.

Une petite boite de vitamine C, une bistoule et hop, c’est parti pour la nuit.
Aller-retour express au Mans — sur le célèbre circuit duquel, dans la ligne droite des Hunaudières, Roger Dorchy établit le record de 407 km/h en 1988 à bord de sa WM P88 à moteur Peugeot — pour vous parler, dans la belle librairie Doucet, de ce frère qui lui aussi est passé trop vite. Mais les livres ne sont-ils pas là pour ralentir le temps et figer la beauté ?
18h. Rencontre et dédicace à la librairie Doucet, 66 avenue des général de Gaule, 72000 Le Mans.
Inscrivez-vous, le champagne est bon.
Retour à Cagnes-sur-mer dans la très amicale librairie La Pléiade pour non pas une, mais une triple dédicace. Tous auteurs, trois coups de coeur, trois grands bonheurs.
17h30. Librairie la Pléiade, 6 avenue Auguste Renoir, 068000 Cagnes-sur-mer.
À la page 200 de son récit*, Simon Liberati écrit : « Je n’étais pas ambitieux. Je voulais être célèbre ».
Alors le gars s’est mis à écrire des romans sur des gens célèbres, Jayne Mansfield, Brian Jones, Irina Ionesco, Sharon Tate, etc, selon l’idée un brin naïve qu’en côtoyant, même fictivement, des célébrités, on en devient soi-même une.
Et le voilà cette fois qui s’attaque à une autre vedette — lui-même — en racontant ses années au collège Stanislas comme on raconte la vie d’un autre qui mérite un livre. On y découvre un impressionnant catalogue de « name dropping », la liste des livres qu’il a lus, de larges extraits de ceux-ci, l’annuaire de ses professeurs, les musiques qu’il a écoutées, ses plaisirs solitaires plus jouissifs qu’une fille, puis les filles qui n’a pas eues, celles qu’il a eues, et pour faire bon genre, un peu de harcèlement scolaire qu’on appelait autrement à l’époque.
Je ne sais pas si Liberati a atteint son fantasme de célébrité mais en refermant ce bref récit je n’ai pas pu ne pas penser à ce que répondit vainement Kim Kardashian lorsqu’on lui demanda de quoi elle était célèbre :
— D’être célèbre.
*Stanislas, de Simon Liberati, aux éditions Grasset. En librairie depuis le 26 février 2025.
Voilà longtemps que l’on m’avait dit que ce Musso-là n’avait rien à envier à l’autre, bien au contraire même (sauf peut-être quelques dizaines de millions d’euros à la banque) et voici que son dernier livre* m’a été offert au Festival du livre de Nice et qu’à la faveur d’un retard de trois heures du vol Nice-Paris, j’ai lu d’une traite.
Voici demain est une formidable nouvelle qui a, selon moi, le défaut d’être étirée sur 250 pages — mais faire court demande tant de temps et d’efforts —, qui se situe dans une ferme des Pyrénées où deux enfants, baignés d’idéologie survivaliste transmise par leur père, tentent de survivre seuls après la pandémie. L’ambition lorgne du côté du McCarthy de La route ou du Collette de Et toujours les forêts sans toutefois en atteindre encore ni la puissance ni la grâce, même s’il y a chez ce frère un authentique style pétri de simplicité, d’efficacité, partant, une vraie personnalité.
*Voici demain, de Valentin Musso, aux éditions Julliard. En librairie depuis le 15 mai 2025.
L’appel du 18 juin, cette fois, non pas de Londres comme en 40, mais de Châteaubriant (44) dans la très bien nommée librairie « La liste de mes envies » où j’aurais plaisir à vous parler de mes Polaroids du frère et surtout de notre chère Jocelyne.
19 H 15. Librairie La liste de mes envies, 12, rue de Couere, 44110 Châteaubriant.
Revoici Grangé, furieux, alerte, en marathonien-sprinteur, qui nous déroule les années 80 à Paris, le milieu homosexuel avec un catalogue à la Manufrance d’antan de toutes ses pratiques — des plus charmantes aux plus… poussées —, le disco, les corps huilés, pailletés, léchés, dévorés, l’arrivée du « cancer gay » et, comme si cela ne suffisait pas à nourrir le brillant romancier qu’il est, un criminel à la machette qui s’amuse à découper très violemment et très sanguinolament ces pauvres garçons à l’article de la mort.
Voilà pour le décor, et pour l’intrigue.
Mais là où le gaillard excelle, c’est dans ces couples (ici un trio) d’enquêteurs improbables : un flic, beau comme un dieu, qui se paluche devant Brigitte Lahaie, un toubib beau comme un dieu à qui on aurait cassé la gueule et ne goûte à la jouissance qu’avec les peaux de ténèbres, et une gamine de dix-huit ans aussi belle que brillante et aussi brillante que filoute, car on le sait depuis longtemps, c’est la qualité des chasseurs qui fait toute la beauté de la chasse.
Disco inferno* est la première partie (420 pages) de ce Sans soleil* qui brûle absolument tout sur son passage.
Mais malgré le mal on en redemande et je vais sous peu me carboniser avec la suite.
*Sans Soleil, tome 1, Disco inferno, de Jean-Christophe Grangé, aux éditions Albin Michel, en librairie depuis le 15 janvier 2025.