Author Archive | Grégoire Delacourt

Dimanche 23 juin 2024.

Après une soirée bien arrosée de mots et de Bandol (voir ci-dessous), une grasse matinée paresseuse, de 10 h à 12 h, dans la très chaleureuse librairie Mille Paresses d’Hélène et de Pierre-Yves au Pradet.

10 à 12 heures. Librairie Mille Paresses, 201 avenue de la Première DFL, 83220 Le Pradet.

Pourquoi n’avais-je jamais lu Izzo ?

Et voilà qu’une amie lectrice m’offre la trilogie de Jean-Claude Izzo, Total Khéops, Chourmo et Soléa. À la faveur d’un déplacement à l’étranger, heures d’attente dans les aéroports, j’ouvre le premier tome * et tombe immédiatement sous le charme violent de l’écriture, l’incandescence de Marseille, l’urgence de vivre ou en tout cas de ne pas mourir. Voilà que je replonge dans tout ce que j’aimais chez Lawrence Block et plus tard chez Michael Connelly (des débuts), un vrai roman noir, roman comme dans littérature et noir comme dans âme humaine. Voilà que je découvre un héros comme on les aime, c’est-à-dire pas du tout un héros, mais un homme avec ses clopes, sa bibine, son immense amour des femmes et son incapacité bouleversante à en garder aucune, un flic qui tiendrait à la main son cœur comme une arme. Et c’est déchirant.
Quant à ceux qui préfèrent le côté policier du roman noir, il y a des meurtres pourpres et un viol bien moche, une immondice sur l’immondice des hommes.

*Total Khéops, de Jean-Claude Izzo, Folio Policier. 

Samedi 22 juin 2024.

Retour à Bandol chez la délicieuse Anne-Laure Bonnange et sa librairie au joli nom, Les Mots Passants, refaite de fond en comble et que nous allons inaugurer ce samedi, après une joyeuse séance de dédicaces, avec des rires, des bons livres et du Bandol.

Dès 16 heures. Librairie Les Mots Passants, 303 avenue du 11 novembre, 83150 Bandol.

Jeudi 20 juin 2024.

La grande et belle librairie Kleber, à Strasbourg où l’on compte pas moins d’une dizaine de merceries dont la bien nommée « Le loup dans la mercerie ». Venez rencontrer la Mercière des Mercières, la Reine du passe-poil, du point invisible et du zigzag triple à 17 heures.
17 heures. Librairie Kleber, 1 rue des Francs-Bourgeois, 67000 Strasbourg.

Dessine-moi un roman.

« Un premier roman » nous précise, en orange fluo, le bandeau de couverture. Mais le onzième livre de son auteur. C’est dire qu’au rayon des mots (et des dessins puisqu’elle est auteure de bédé), elle en connaît un rayon. 
La voici qui délaisse, le temps de 113 pages, son cayon de papier pour un clavier ou un stylo bille et nous offre Du même bois, un roman écrit comme on dessine, dessiné comme on croque, croqué comme on broie. Car chez Marion Fayolle l’écriture est avant tout une langue, celle de ses personnages, fermiers de génération en génération, tous faits du même bois, des mêmes mots, de la même façon de regarder le monde — celui qui s’arrête à l’enclos, celui qui s’éclaire parfois des lampions du même bal et se réveille aux même beuglements de génisses. Une langue imagée (logique quand on est dessinatrice), haute en couleur, capable de merveilles absolues, belles comme des tableaux. Il y a quelque chose de sublimement désespéré dans ce bref roman — de ce désespoir poétique qui fait de chaque brin de lumière la vie même, comme les champs d’un certain van Gogh ou les ciels d’un certain Turner.

*Du même bois, de Marion Fayolle. Éditions Gallimard. En librairie depuis le 4 janvier 2024. Prix Marcel Pagnol 2024.

Un jour s’est levé.

Je voudrais revenir sur Un jour viendra couleur d’orange, paru chez Grasset en 2020, car voilà que m’a été envoyé ce matin le livre audio qu’en ont fait des élèves du Lycée Victor Hugo d’Hennebont (56700). C’est extraordinaire et je ne peux résister à la joie de vous le partager. Alors merci à chacun, chacune de vous de faire d’un livre un tel chant.