L’appel du 18 juin, cette fois, non pas de Londres comme en 40, mais de Châteaubriant (44) dans la très bien nommée librairie « La liste de mes envies » où j’aurais plaisir à vous parler de mes Polaroids du frèreet surtout de notre chère Jocelyne. 19 H 15. Librairie La liste de mes envies, 12, rue de Couere, 44110 Châteaubriant.
Retour à Nantes, bien connu pour la tomme Chapelaine, le curé nantais et l’andouille de langue, mais surtout pour sa sublissime librairie Coiffard où j’aurais la joie de vous retrouver autour de mes Polaroids du frère. 15h-17h. Librairie Coiffard, tome 1. 7/8 rue de la Fosse, 44000 Nantes.
Revoici Grangé, furieux, alerte, en marathonien-sprinteur, qui nous déroule les années 80 à Paris, le milieu homosexuel avec un catalogue à la Manufrance d’antan de toutes ses pratiques — des plus charmantes aux plus… poussées —, le disco, les corps huilés, pailletés, léchés, dévorés, l’arrivée du « cancer gay » et, comme si cela ne suffisait pas à nourrir le brillant romancier qu’il est, un criminel à la machette qui s’amuse à découper très violemment et très sanguinolament ces pauvres garçons à l’article de la mort. Voilà pour le décor, et pour l’intrigue. Mais là où le gaillard excelle, c’est dans ces couples (ici un trio) d’enquêteurs improbables : un flic, beau comme un dieu, qui se paluche devant Brigitte Lahaie, un toubib beau comme un dieu à qui on aurait cassé la gueule et ne goûte à la jouissance qu’avec les peaux de ténèbres, et une gamine de dix-huit ans aussi belle que brillante et aussi brillante que filoute, car on le sait depuis longtemps, c’est la qualité des chasseurs qui fait toute la beauté de la chasse. Disco inferno* est la première partie (420 pages) de ce Sans soleil* qui brûle absolument tout sur son passage. Mais malgré le mal on en redemande et je vais sous peu me carboniser avec la suite.
On pourrait bien sûr s’interroger sur le sérieux ou l’opportunisme d’un livre écrit en à peine trois mois, le procès de Dominique Pelicot et de 51 autre personnes, dit « le procès des viols de Mazan » s’achevant le 19 décembre 2014 et La chair des autres*, le livre qu’en a fait Claire Berest, paraissant fin avril 2025. Ce serait oublier que Claire a l’écriture et le regard qui viennent de loin. Une écriture puisée à l’encre d’Hannah Arendt, de Joë Bousquet, de Simone Weil, de Jean-Bernard Pontalis, une écriture bénie, puissante, implacable. Et un regard sur le peuple du monde, lointainement ancré, dans un train de nuit, lorsqu’elle avait six ans et vit cet homme la regarder, comme un matou une petite viande, avant qu’il vienne s’allonger auprès d’elle sur la couchette — et puis, le vide. L’abîme. L’image alors manque. Dans La chair des autres, ce ne sont pas les images qui manquent. Au contraire. Elles sont là. Dégueulées. Dégueulantes. Tout comme les mots vomis pendant quatre mois dans la petite salle Voltaire du tribunal d’Avignon. Ce sont ces images et ces mots que Claire, dans son très beau texte, passe au tamis des quelques philosophes et écrivains qu’elle convoque pour tenter d’en comprendre le mal, mais surtout à son talent magnifiquement compassionnel d’écrivain. Car il faut en être un sacré, d’écrivain, pour débusquer le mal dans qui se prétend normal.
*La chair des autres, de Claire Berest, aux éditions Albin Michel. En librairie le 2 mai 2025.
Soirée à Antony cette fois, aimable sous-préfecture, dans la très jolie médiathèque Anne Fontaine, du nom, je suppose, de celle qui réalisa, entre autres « Les histoires d’amour finissent mal en général », ce qu’on pourrait aussi appliquer à la vie. Comme à celle de mon petit frère, par exemple. 20 heures. Médiathèque Anne Fontaine, 20 rue Maurice Labrousse, 92160 Antony.
Les acteurs sont partis. Les Formule 1 se sont tues. C’est au tour des auteurs d’entrer en scène sur la Côte d’Azur dans ce salon que j’aime tant et où je suis ravi, chaque année, de me choper un méchant coup de soleil sur les avants-bras et le pif et surtout, de vous retrouver. Tout le beau programme ici. Vendredi, samedi et dimanche, 10-19 heures. Jardin Albert 1er, 06000 Nice. Entrée libre.