
Un an après son très beau Les silences de Buenos Aires, revoici l’ami Frank avec un nouveau roman* à la couverture bleue mais qui aurait pu être rose et noire tant il s’aventure cette fois dans une délicate histoire d’amour et de violence — à croire que chez les romanciers, l’un ne va jamais vraiment sans l’autre.
Antoine vit seul depuis trois ans, depuis le départ noir de son amoureuse. Sybille vit seule depuis quelques mois, depuis qu’elle a quitté la noirceur de son mari. Et voilà que ces deux esseulés se retrouvent voisins, dans un bel immeuble face à un fleuve aux teintes parmes à l’aube, mauves le soir et Mountbatten la nuit ; un fleuve qui charrie les chagrins et les joies, les boues et les espérances — et c’est là la grande force de cette histoire : parvenir à se défaire de ses noirceurs et de celles des autres pour tendre vers ce rose aux multiples nuances. Car chez Frank, l’amour ne peut pas ne pas être une forme de pardon, et le pardon le cœur même de l’humain. Le cœur même du monde.
Au bout du fleuve, un délicat roman rose à l’eau de noir.
*Ma voisine face au fleuve, de Frank Andriat, aux éditions du Pluriel. En librairie le 5 novembre 2025.








