
À la page 200 de son récit*, Simon Liberati écrit : « Je n’étais pas ambitieux. Je voulais être célèbre ».
Alors le gars s’est mis à écrire des romans sur des gens célèbres, Jayne Mansfield, Brian Jones, Irina Ionesco, Sharon Tate, etc, selon l’idée un brin naïve qu’en côtoyant, même fictivement, des célébrités, on en devient soi-même une.
Et le voilà cette fois qui s’attaque à une autre vedette — lui-même — en racontant ses années au collège Stanislas comme on raconte la vie d’un autre qui mérite un livre. On y découvre un impressionnant catalogue de « name dropping », la liste des livres qu’il a lus, de larges extraits de ceux-ci, l’annuaire de ses professeurs, les musiques qu’il a écoutées, ses plaisirs solitaires plus jouissifs qu’une fille, puis les filles qui n’a pas eues, celles qu’il a eues, et pour faire bon genre, un peu de harcèlement scolaire qu’on appelait autrement à l’époque.
Je ne sais pas si Liberati a atteint son fantasme de célébrité mais en refermant ce bref récit je n’ai pas pu ne pas penser à ce que répondit vainement Kim Kardashian lorsqu’on lui demanda de quoi elle était célèbre :
— D’être célèbre.
*Stanislas, de Simon Liberati, aux éditions Grasset. En librairie depuis le 26 février 2025.