

Quand il ne juge pas dans ses cours d’assises, le juge Marc Trévidic juge la justice et nous livre non pas un ramassis de conclusions jargonesques mais un livre absolument formidable d’intelligence, de lucidité, d’esprit et d’humour.
Justice présumée coupable* est construit autour de célèbres locutions latines de droit, comme « Pro modo probationim », « Qui bene amat bene castigat » ou celle-ci, connue de tous, « Idem est non esse et non probari ». Elles sont d’abord expliquées puis brillamment commentées avant d’être illustrées par des situations vécues par Marc. Lesquelles vont du terrorisme au coup de couteau d’un gamin (formidable chapitre sur la différence entre « piquer » et « planter ») ; du viol et de la curieuse évolution juridique de sa définition à l’arnaque aux aides sociales ; et de la gravité à l’absurde des lois car un juge juge selon les lois mais ne les fait pas. (Ainsi, si l’on relâche, par exemple, en quelques heures, des mineurs coupables d’une violente agression sur un policier, ne jetons pas la pierre aux juges mais aux législateurs).
Après Qui a peur du petit méchant juge ?* Marc nous confirme qu’il est non seulement un grand juge mais un aussi un grand écrivain de la folie judiciaire des hommes.
*Justice présumée coupable, de Marc Trévidic. Aux éditions Albin Michel. En librairie depuis le 1er octobre 2025.
**Qui a peur du petit méchant juge ? aux éditions JC Lattès. En librairie depuis le 1eroctobre 2014.
Aux non-latinistes, le titre de ma chronique signifie : « Ne juge pas le juge ». (Les photos illustrant cette chronique ont été prises en septembre 2025 dans le train et au Château de Montaigne où Marc et moi présentâmes nos livres).