

La peau est un sac, elle contient une vie. Une vie qui évolue, bouge, pousse, métastase parfois. La peau est le costume qui raconte celui qui l’habite. À sa surface apparaissent parfois des rides, des taches, des douceurs nouvelles, des scarifications, des tatouages qui sont comme des mots, tracent un sillon, exposent l’histoire, affichent les silences et les cris. La joie et l’effroi. Mais voilà, on retouche sa propre peau, on efface sa parole, on s’aime peu, on ne sait plus lire les autres, la peau des autres.
Alice Renard vient de crayonner neuf peaux*, comme neuf costumes, neuf vies, neuf histoires, histoire justement que l’on puisse enfin se glisser dans la peau d’un autre, et à celle-ci mesurer l’ampleur de la nôtre ou au contraire, son étroitesse.
Et découvrir, je l’espère, comme l’écrivait l’immense Henri Michaux, que : « On n’est pas seul dans sa peau ». Chapeau.
*Peaux vives, d’Alice Renard, aux éditions Héloïse d’Ormesson. En librairie de puis le 9 octobre 2025.







