Incendié.

J’ai été incendié, ébloui et consumée par cet Incendie blanc*, premier roman d’Antoine Catel dont l’écriture, à chaque phrase, est un embrasement de silex, un départ de feu sublime, une lave rare. Catel appartient aux précieux écrivains de la famille des poètes, de ceux qui peuvent faire tout ressentir sans avoir besoin d’expliquer. Il délivre ici sa sœur, belle, brillante, une enfance comme une promesse, une jeune femme comme une authentique espérance, que la drogue a mitée, carbonisée jusqu’à l’overdose. L’écriture ici est au-delà d’elle-même, elle ne parle plus de l’amour et du manque, elle est l’amour, elle est le manque. Elle est la vie, elle est la beauté pure, la beauté blanche. C’est magnifique, absolument. Il y a avait si longtemps qu’un livre ne m’avait pas transpercé à ce point. Depuis, tout semble fade.

*Incendie blanc, d’Antoine Catel. Éditions Calmann-Lévy. En librairie depuis le 4 janvier 2023.