« Le bonheur c’est toujours pour demain ». (Pierre Perret).

Il est drôle ce titre. Le bonheur l’emportera*. Parce qu’il y a le mot bonheur dedans, censé être un incitateur de vente comme il y avait le mot vie dans les slogans publicitaires (jusqu’à celui, absurde, de Vittel en 1987 « La vie pleine de vie »). Parce l’usage du futur laisse planer l’idée d’une fin positive. Mais voilà qu’à reconsidérer les deux mots, il me vient que c’est aussi une formule sinistre au même titre que « La maladie l’emportera ». Ceci dit, quitte à mourir de quelque chose autant que ce soit du bonheur. Trêve de plaisanterie. Le nouveau roman d’Amélie Antoine est ce que Netflix qualifierait de « Feelgood, Tearjercker, Heartflet, Parenthood, Emotional », bref la panoplie complète de ce que réclame l’air du temps « pré-post-Covid », à savoir des histoires heureuses mais avec quand même un petit fond de drame. 
Ainsi ce couple Joachim et Sophie, des hauts et des bas comme tout un chacun et, au milieu d’eux un fils, Maël, dont le prénom rime avec « elle ». Vous aurez compris. Et comme l’écrit Amélie à je ne sais plus quelle page « Le sexe c’est ce qui se voit, le genre, c’est ce qu’on ressent », vous devinez là une sorte de Billy Elliot davantage façon TF1 que BBC, mais extrêmement bien fait, plaisant et tellement happy ending. L’un des effets secondaires de ce putain de Covid se voit déjà en librairie. Le monde d’après est un monde gentil.

*Le bonheur l’emportera, de Amélie Antoine. Éditions XO. En librairie depuis le 20 mai 2021. Retrouvez la chanson de Pierre Perret ici.