Le bout du monde est au bout de la rue.

Un peu d’air frais au milieu de cette rentrée littéraire avec un vieux livre* (2003) plein de poésie, de douceurs et de colères d’un petit garçon de l’âge du roman qui, en enquêtant sur l’assassinat à la fourche du chien du voisin, découvre les secrets d’alcôves de ses parents et décide de rejoindre l’un des deux, et va pour cela tenter la plus difficile des aventures qui soit pour un petit garçon Asperger : dépasser le bout de la rue. Dépasser ses peurs. Salué par Douglas Kennedy, Ian McEwan, ayant figuré dans les meilleures ventes du New York Times, Le bizarre incident du chien pendant la nuit est un formidable voyage dans notre enfance, un retour à l’époque où nous mesurions à peine un mètre de haut, où chaque bruit était bruyant, chaque adulte une montagne et chaque question sans réponse. Une sorte de « Petit Prince » ultra contemporain où l’astéroïde B 612 est cette fois la planète Terre, où le renard à apprivoiser n’est autre que la complexité des adultes et où la boite à six trous du mouton contient ce cœur que nous oublions parfois d’écouter. Le nôtre.

*Le bizarre incident du chien pendant la nuit, de Mark Haddon. Éditions Nil. En librairie depuis le 4 mars 2004 en France. Et aux éditions Pocket depuis le 15 septembre 2005. Prix Whitbread du meilleur livre de l’année 2003.