Le PQ et les pâtes.

De quoi 2021 est-il fait ? Sans doute de beaucoup de questions, et de doutes, à en croire ce « roman » de Véronique Pittolo, car voici un livre dégenré, c’est-à-dire qu’il appartient à sa propre catégorie. Tout à tour, journal, notes, brèves, revendications, plaintes, gémissements, À la piscine avec Norbert ne raconte rien d’autre que le monde vu par sa narratrice dont on sait trois choses, 1) qu’elle a la soixantaine et qu’elle aimerait ressembler à Laure Manaudou ou Ursula Andress, comme elles, avoir un corps aquatique, ce qui explique qu’elle va bien souvent à la piscine (avec Norbert), 2) du coup, qu’elle est assez branchée cul et 3) qu’elle fait une fixette sur le salaire des patrons du CAC 40**. À part ça, c’est un joyeux salmigondis, assez agréable à lire. Un cocktail 50% cul (dont la répétition, malgré la sodomie de 3 heures du matin, finit par être bien triste) et 50% réflexions sur l’air du (mauvais) temps. Tout cela me fait penser à cette blague que j’avais entendue au début du confinement, il y a donc fort longtemps maintenant, quand les gens dévalisaient les rayons des supermarchés. « Pourquoi n’y a-t-il plus de PQ ni de pâtes ? Parce que les Français aiment le cul et le blé ». Bonne année à tous !

*À la piscine avec Norbert, de Véronique Pittolo. Éditions du Seuil. En librairie le 7 janvier 2021.
**À ce propos, chère consœur ch’ti, lorsque vous écrivez, page 163/164, en gros, qu’au lieu d’acheter Tiffany pour 16 milliards de dollars, Bernard Arnault pourrait financer les retraites des moins avantagés, vous faites un raccourci bien douteux. J’en fais un à mon tour: considérez aussi l’argent de nos chers footballeurs (ce sont des types qui courent derrière un ballon). Neymar, 36,72 millions/an, Mbappé, 22,92.