Le tour du monde en 10 jours.

Delesalle

Dix jours sur un cargo, le MSC Cordoba, pour relier Anvers à Istanbul. Mille six cent vingt-neuf containers. Deux cent soixante quatorze mètres soixante dix huit de long – franchement, ils auraient pu arrondir à deux cent soixante quinze.
À son bord, Nicolas Delesalle, grand reporter à Télérama, prend du recul, s’isole sur cet immeuble flottant, retrouve la saveur de la lenteur du temps. Les containers contiennent des citrons belges, des voitures, de la viande de bœuf congelée, des mystères, mais surtout, les souvenirs du reporter. L’un après l’autre, il les ouvre, nous livre leur contenu, comme des chroniques sur la folie des hommes, les guerres, les printemps arabes, la petitesse de Sarkozy, la danse lascive de Raymond, soixante-cinq ans, blanc, et de la belle Aminata, trente ans, ivoirienne, les grands malades de Daech, les joueurs d’échecs russes et les enfants évaporés du Niger, et quelques magnifiques marins et courageux reporters. Comme dans son précédent livre, Un parfum d’herbe coupée, où Nicolas essayait de saisir ce qui s’enfuit (l’enfance), avec Le Goût du large*, il confirme son talent de chroniqueur du temps qui passe, à la vitesse d’un cargo et à celle de la furiosité du monde. L’un des plus beaux tours du monde que l’on puisse faire pour 14,20 euros.

*Le Goût du large, de Nicolas Delesalle. Éditions Préludes. En librairie le 6 janvier 2016.