Les années glauques d’Hollywood.

J’ai lu quelque part que l’été était propice aux romans sentimentaux et aux polars — les romans de plage. Aussi, pour ceux qui profitent encore de la plage, sans la foule cette fois, les roquets, les mégots et les cris, alors voici un bon livre *. Un polar rudement bien troussé, avec des images (histoire de ne pas trop se fatiguer les yeux sur uniquement des lignes en petits caractères), des filles aussi jolies que celles qu’on voit parfois sur le sable, des salauds, des vrais méchants et, pour une fois, pas de flic qui vient nous dénouer tout ça, mais un scénariste de retour de guerre, englué dans un PTSD, le tout dans les années terribles — 1948, vous vous souvenez, quand le tout Hollywood dénonçait à tour de bras ses petits copains comme communistes pour pouvoir continuer à tourner. 
Fondu au noir est l’histoire d’un film noir qui ne parvient pas à aboutir, de son actrice principale retrouvée assassinée, de ce scénariste au talent broyé et son pote scénariste lui aussi, doué mais brisé. Ça fume tout le temps, ça picole tout le temps, ça fait penser à du Dashiell Hammett, du Richard Fleischer, c’est du pulp fiction, c’est du cinoche, c’est tout ce qu’on aime.

*Fondu au noir, de Ed Brubaker (scénario), Sean Phillips (dessins) et Elizabeth Breitweiser (couleur — sublissime). 335 pages suivies d’une formidable série de dessins. Aux éditions Delcourt. En librairie depuis le 9 novembre 2017. Quelques pages ici.