Peur panique.

Pris sur une étagère chez Lattès (avec qui les Éditions des Deux Terres ont fusionné il y a quelques temps, et peut donc s’enorgueillir d’un catalogue de littérature étrangère épatant avec, entre autres, Kazuo Ishiguro,Prix Nobel de littérature 2017, Julia Glass, Mohammed Hanif et, côté thriller, Alexandra Fuller, Patricia Cornwell, Jeffery Deaver – dont il est question ici –, Jesse Kellerman et Ruth Rendell) parce que j’avais envie de me secouer la tête, un peu comme la phase essorage secoue une machine à laver. Je voulais un truc genre 1600 t/mn. Curieux roman que ce Peur Panique*, à la fois thriller qui poursuit un étonnant serial killer qui tue d’une façon absolument inédite et dont la poursuite est menée par une héroïne récurrente, en l’occurrence la belle (je suppose) Kathryn Dance dont on suit (à défaut de poursuite) les égarements amoureux et professionnels, mais ce qui m’a surtout charmé (parce qu’il y a quand même quelque chose de lassant à ce que les méchants perdent à la fin, c’est tellement le contraire dans la vraie vie !) ce sont, ça et là, des phrases, des paragraphes, des moments de pure littérature américaine, celle qui possède ce don de décrire cet esprit si particulier, agaçant et fascinant à la fois. Peur Panique est donc un formidable roman hybride. Une sorte de Prius. À 800 t/mn.

*Peur panique, de Jeffery Deaver, traduit par Pierre Girard. Éditions des Deux Terres et, depuis le 14 novembre 2018, publié au Livre de Poche.