Pierre Vavasseur, orfèvre à Paris.

Un très beau recueil de poésie*, c’est comme un coffret à bijoux. C’est petit dehors, immense dedans. C’est. précieux et précis à la fois.
On y trouve des choses des plus simples — mais qui ont aussi, comme les plus travaillées, le don d’embellir le monde et ceux qui les portent — aux plus rares, qui, soudain, changent la géographie d’un poignet, la danse de quelques doigts, l’élégance d’un cou. 
On y découvre également des pierres précieuses, uniques, des brillants, disait l’employée de maison de mon arrière-grand-mère, dont l’éclat irradie les ombres des hommes et en révèle toutes les fragilités, l’immense essentialité, car le poète orfèvre qu’est l’ami Pierre le sait : il n’est de pierre, de ronce ou de larme sous lesquels ne se niche pas une lumière.
Ainsi celles-ci, glanés au hasard des pages de ce brillant recueil, et qui font de l’autre et du monde un bel endroit :

Rien ne pénètre mieux mes lèvres
Que les mots que tu me dis
*
Je ne suis plus un homme mais un homme
Rassemblé dans son chant
*
L’après-midi passe sous un grand linge blanc
*
Tu étais mains ouvertes
Endormie
Tu me regardais de tes mains
La nuit voyait si clair

*Paisible tourment, de Pierre Vavasseur, aux éditions Marie Romaine. En librairie le 23 avril 2025.