Quelqu’un d’autre (mais toujours Musso).

Le défi, dans ce genre d’histoire*, c’est de trouver la clé de l’énigme avant que l’auteur ne nous la délivre et ici, l’auteur, madré s’il en est, s’amuse à se jouer de nous en persillant son récit de fausses pistes, différents points de vues, jusqu’à la date elle-même de l’enquête, de mai à décembre 2024, c’est-à-dire qui n’a pas eu lieu.
Et c’est là, dans ce qui n’a pas eu lieu, qu’il faut voir un prodrome important.
Car une fois encore Guillaume, en habile romancier à énigme qu’il est — comme le furent avant lui Steeman, Leroux ou bien sûr Agatha Christie et son fameux Meurtre de Roger Ackroyd —, nous attrape par la main dès la première page, puis nous mène par le bout du nez jusqu’à la dernière, non sans s’être au passage lui-même bien amusé à baliser son livre d’indices, dont le premier d’entre eux est son titre, Quelqu’un d’autre — ne dit-on pas aussi de quelqu’un qu’il est devenu quelqu’un d’autre ? Puis un autre : l’image sur la couverture. Un autre encore : ces trois mots sur la quatrième : « Personne ne ment ». Eh bien malgré tout cela, je vous fiche mon billet que vous ne trouverez pas avant la dernière page.
Alors, foncez en librairie ce mardi. Puis trouvez un endroit tranquille et passez trois heures en apnée, loin de tout, au cœur d’un crime épouvantable et d’une enquête formidable. Trois heures de vrai entertainment, c’est le meilleur antidote au monde d’aujourd’hui.

*Quelqu’un d’autre, de Guillaume Musso, aux éditions Calmann-Lévy. En librairie le 5 mars 2024.