Selon Marie-Laure.

Marie-Laure Isoz

Yverdon-les-Bains. Ravissante commune suisse du canton de Vaud, située dans le district du Jura-Nord vaudois. On y vient pour ses cures thermales, son musée de la science-fiction et surtout sa librairie Payot où j’ai eu, l’an dernier, la joie d’être reçue par une jeune libraire passionnée, Marie-Laure Isoz.
Voici ses cinq grands coups de cœur qui vous donneront des idées pour la plage, dans quelques semaines.

La fille de l’hiver, d’Eowyn Ivey (Fleuve Noir, 2012, 10/18, 2013).
Cet ouvrage représente beaucoup pour moi ; outre sa propre histoire, il fait partie de mon aventure de libraire… J’avais le choix entre bien des romans, pourtant ce fut celui-ci que je présentai à l’un de mes examens, voilà un peu plus d’un an. Visiblement, il aura convaincu mes professeurs…
Son histoire nous livre celle de Jack et Mabel, un couple qui tente de guérir de la perte de leur enfant en fuyant dans les plaines glacées de l’Alaska. Cependant, au lieu de les rapprocher, l’impétueux climat va les renfermer chacun dans sa solitude.
Jusqu’à un soir…
Une étincelle, un désir. Un jeu. Une petite fille de neige à qui l’on prête une écharpe, des gants. Si belle qu’elle pourrait presque être vivante…
Seulement presque ? La mystérieuse apparition qui joue dans l’ombre des arbres n’est-elle qu’un fantôme, une illusion ? Qui est donc cette enfant, qui semble venue de nulle part ? La suite vous le dira…

Et puis Paulette… de Barbara Constantine (Calmann-Lévy, 2012, Le livre de poche, 2013).
Un roman si simple, mais pourtant si doux ! La plume espiègle, Barbara Constantine nous entraîne dans une valse parfois un peu maladroite, mais où la tendresse et l’émotion nous caressent l’âme à chaque page.
Dans ce récit, celui qui m’a fait découvrir l’auteure et fredonner une semaine durant la chanson qui lui est fatalement consacrée, l’on va apprendre à connaître Ferdinand, un retraité un peu seul qui s’ennuie dans sa ferme trop grande. Jusqu’au jour où il accueille sa voisine, Marceline, qui a le malheur de voir son toit trop abîmé pour continuer à vivre chez elle.
N’en déplaise à Ferdinand, la venue de la gentille veuve un peu décalée ne sera pas de trop pour égayer son quotidien, surtout quand elle sera suivie d’une ribambelle d’autres nouveaux venus tous plus cocasses et attachants les uns que les autres !
Et puis, bien sûr, il y aura Paulette…

Journal d’hirondelle, d’Amélie Nothomb. (Albin Michel, 2006, Le Livre de Poche, 2008).
Une auteure que j’ai découverte avec ce titre et qui d’emblée m’a autant bouleversée qu’amusée…
Un jeune homme, suite à un chagrin d’amour, ne ressent plus rien. Ni plaisir, ni émotions ; le néant. D’abord perplexe devant cette absence de ressenti, il décide de la mettre à profit et devient tueur à gages.
Amené à assassiner une famille entière, il découvre sur place le journal intime d’une jeune fille. Touché par la volonté farouche qu’elle avait employée à le protéger, il s’en empare et le garde en sa possession. Sauf qu’il n’est visiblement pas le seul à désirer le détenir…
Aussi furtif et léger que l’envol d’une hirondelle, ce roman, qui fut le premier d’une longue lignée, reste ancré dans ma mémoire en la vision d’une plume douce et caressante…

Le pacte des vierges, de Vanessa Schneider, (Stock, 2011).
Suite à la présentation d’un autre de ses ouvrages intitulé « Le jour où tu m’as quittée » dans l’émission Marque-Page, j’ai désiré en savoir un peu plus cette auteur. Inspiré d’un fait divers, ce roman, très court, a pourtant été une très belle rencontre, et les voix de toutes les héroïnes m’accompagnent encore parfois au quotidien…
Dix-sept jeunes filles, toutes encore au lycée, se retrouvent enceintes. De plus, il semblerait que leurs grossesses aient été désirées tout autant que calculées dans le temps afin que les enfants viennent au monde en même temps.
Intriguée par ce curieux fait divers, une journaliste vient interroger quatre d’entre elles. L’une après l’autre, les futures mamans se confient ; entre rires et larmes, l’on découvre des femmes autant que des enfants, certaines terrorisées et d’autres confiantes, qui chuchotent à nos yeux de lecteurs des miettes d’elles-mêmes, des fragments de secret. Un véritable petit trésor…

Les filles de l’ouragan, de Joyce Maynard (Philippe Rey, 2012, 10/18, 2013).
Conseillé par une ancienne collègue libraire, il fut le roman qui me fit découvrir une auteure qui aime à donner à chacune de ses histoires un goût de liberté et d’espoir, en nous faisant découvrir une Amérique un peu nostalgique mais au charme inaltérable.
Une tempête va lier à jamais deux familles que pourtant tout opposait. Deux petites filles qui grandissent en parallèle, une rêveuse et une scientifique, pourtant unies dans un même combat ; exister.
Leurs chemins vont longtemps ne faire que se croiser ; jusqu’au jour où ils se rassembleront pour ne faire qu’un, dévoilant ainsi le tempétueux secret qui aura lié leurs familles tout au long de leurs vies respectives.
Un roman puissant, à la force brut, un roc dans la tempête.