
Rentrée littéraire 2018. Voici un premier roman* étonnant d’un jeune homme pressé de 25 ans, sans doute partiellement autobiographique comme souvent les premiers romans (et qui présente quelques joyeuses similitudes avec L’Écrivain de la famille, autre premier roman), étonnant par la langue, la plaisir des mots qui n’est pas sans rappeler un certain Audiard, ou le grand Blondin d’Un singe en hiver. C’est donc cette jubilation que semble avoir eu Hector Mathis à secouer les mots comme on secoue un torchon plein de miettes ou que l’on essore vigoureusement une salade, cette jubilation qui est formidablement contagieuse, même si son rythme, tel un jazz endiablé laisse K.O. comme l’annonçait le titre.
En une phrase, K.O. est l’histoire de la naissance d’un écrivain sur fond d’une Europe en proie aux attentats, la naissance aussi d’une maladie qui ravage l’écrivain nouveau-né. Bienvenue.
*K.O. de Hector Mathis. Éditions Buchet-Chastel. En librairie depuis le 16 août 2018.

Dans un appartement où il a vécu huit ans plus tôt avec une femme, un homme fait l’amour avec une autre, et se souvient de l’autre. Nous sommes à Palerme, entre les incendies, la canicule, les peaux, les sexes, la mer, le mercure qui coule dans les veines. Nous sommes dans ces ambiances moites, animales – comme ces premières scènes époustouflantes de Soudain l’été dernier, le film brûlant de Mankiewicz avec les incandescents Clift et Taylor ; nous sommes dans l’errance et le souvenir, dans les choses passées, la bouche qui manque et se nourrit à une autre. L’homme qui marche dans Palerme, qui se raconte, n’a pas de poids, si peu de chair, il est une ombre au soleil, un effacement à lui-même, une déambulation. Revenir à Palerme* est un court et lancinant texte qui, de ce que j’ai ressenti entre ses lignes, rend hommage à ce cinéma des années soixante, ce cinéma de feu en noir et blanc, un peu comme si l’auteur avait pris quelques mètres de rushes de Visconti, Huston, Ford et de Sica, et en avait fait un court-métrage.













La dérobée ; celle qui prend furtivement quelque chose à quelqu’un, celle qui soustrait, dissimule. La dérobée, c’est Claire, la narratrice qui voit s’installer, trente ans plus tard, son premier amour de jeunesse à l’étage du dessus.
Avec La dernière photo* (comme il y avait