Voici un livre joyeux, poétique et tonitruant sur le malheur.
Le malheur, c’est le cancer qui vient ronger Louise dont Adrien est éperdument amoureux et dont elle est éperdument amoureuse.
La joie, c’est l’écriture virevoltante d’Odile d’Oultremont, ses fulgurances poétiques, ses saynettes désopilantes (qui en annoncent souvent des plus sombres), ses personnages hauts en couleur (Louise, qui ne sait pas cuisiner mais dessiner dessine les plats qu’elle aimerait cuisiner pour Adrien et les épingle sur le mur de la cuisine, Adrien ne va plus travailler pour s’occuper de Louise et pendant un an, au bureau, personne ne remarque sa disparition), jusqu’au plus petit rôle, un chien qui s’appelle Le-Chat (et si je parle de « rôle », c’est justement parce d’Oultremont est avant tout scénariste et que son texte ferait un film furieux).
Avec ce premier roman joyeusement irrévérent, elle débarque dans le monde bien sage de la littérature avec une grâce inattendue qui n’est pas sans rappeler (dans le style comme dans la surprise), celle, en 2016 d’Olivier Bourdeaut et de son inoubliable En attendant Bojangles.
Une raison de plus de ne pas attendre.
*Les Déraisons, de Odile d’Oultremont. Éditions de l’Observatoire. En librairie depuis le 10 janvier 2018. Prix de la Closerie des Lilas 2018.


Dans ses derniers romans*,
J’avais découvert Olivier Norek avec le formidable et multi-primé*
Après le très scénaristique et philippedebrocaïen 
Voici un étonnant opuscule au titre qui pourrait laisser supposer une histoire pour enfants, Tonton Lionel*, deux petits mots presque rigolos centrés sur une couverture vide mais qui, dès celle ci soulevée, fait apparaître tout autre chose, et nous voilà tout surpris alors que le titre, le vide, nous annonçaient pourtant la couleur, mais pressés que nous sommes toujours, nous n’y avions pas prêté garde.