
Mon très ancien passé de fumeur m’a fait prendre en grippe tout ce qui ressemblait de près ou de loin à une course à pied. Je m’essoufflais au bout de dix mètres. J’avais des jambes en bois. Et mon cœur s’apprêtait à exploser à chaque instant. Vingt ans après, quand je cours, c’est au ralenti – une sorte de grâce pataude – pour attraper un bus ou grimper à bord d’une rame de métro dont les portes se referment, et j’envie alors les corps de ceux qui courent allégrement sur les trottoirs, serpentent entre les marcheurs, dans les parcs, les stades, vêtus de curieux vêtements aux tissus technologiques, un chrono sanglé à leur bras. Ils courent comme s’ils étaient poursuivis et à les regarder de près, c’est davantage pour (r)attraper quelque chose. C’est Pascal Silvestre qui m’a ouvert les yeux, avec son très beau et mélancolique Marathon*. Dix bonnes nouvelles d’hommes et de femmes autour de marathons justement, tant celui qui fait 42,195 km que ceux qui définissent le poids d’une vie, la longueur d’une espérance, la limite d’une promesse. Pascal raconte avec une étourdissante humanité ces corps broyés, poussés à bout, ces douleurs sourdes, brûlantes souvent, les grilles des côtes qui compressent parfois, empêchent l’air, et puis soudain les âmes qui s’envolent, qui allègent une vie et font goûter à l’ivresse d’un corps commun, celui des autres autour de vous, qui deviennent vos jambes, vos bras ; le corps des autres qui devient le cœur de la vie.
*Marathon, de Pascal Silvestre. Éditions Lattès. En librairie depuis le 9 mars 2016. Pascal est journaliste et a créé le site Runners.fr.
PS. Un salut impressionné à Paul Lonyangata, vainqueur du marathon de Paris édition 2018, en 2h06’25’’.
 Dans ses derniers romans*,
Dans ses derniers romans*,  J’avais découvert Olivier Norek avec le formidable et multi-primé*
J’avais découvert Olivier Norek avec le formidable et multi-primé*  Après le très scénaristique et philippedebrocaïen
Après le très scénaristique et philippedebrocaïen 
 Voici un étonnant opuscule au titre qui pourrait laisser supposer une histoire pour enfants, Tonton Lionel*, deux petits mots presque rigolos centrés sur une couverture vide mais qui, dès celle ci soulevée, fait apparaître tout autre chose, et nous voilà tout surpris alors que le titre, le vide, nous annonçaient pourtant la couleur, mais pressés que nous sommes toujours, nous n’y avions pas prêté garde.
Voici un étonnant opuscule au titre qui pourrait laisser supposer une histoire pour enfants, Tonton Lionel*, deux petits mots presque rigolos centrés sur une couverture vide mais qui, dès celle ci soulevée, fait apparaître tout autre chose, et nous voilà tout surpris alors que le titre, le vide, nous annonçaient pourtant la couleur, mais pressés que nous sommes toujours, nous n’y avions pas prêté garde.
