Author Archive | Grégoire Delacourt

Méfiance.

Surtout, méfiez-vous du bandeau sur le nouveau roman* de Xavier de Moulins. Une femme en imper, une Ford Mustang 65 ou 66, un parking de bord de mer et voilà, vous pensez à un Lelouch, un homme, une femme, un tourbillon. Or c’est davantage un Sautet que nous livre ici Xavier ; un Sautet grave comme Les choses de la vie, grave comme une rencontre qui se défait, un amour qui s’épuise.
La virtuosité plutôt que le virevolté.
Avec Refaire l’amour (quel beau titre), on est au cœur des fantômes de l’auteur : une maison de famille, des souvenirs heureux, des fissures et surtout son obsession du couple dans ce qu’il peut ne pas durer. 
Ici, vingt-cinq ans de mariage, trois filles, et soudain la déflagration : le mari au prénom d’un arbre du sud, un arbre résistant aux plus effrayantes tempêtes, au plus violent des mistrals, se fait emporter par la jeunesse d’une femme, par « la grâce, la puissance des débuts » (page 174), et voilà le chaos. 
Voilà le froid. Voilà l’hiver des corps.
Refaire l’amour est le déchirant livre du deuil de l’amour et conséquemment, de la renaissance de l’amour.

*Refaire l’amour, de Xavier de Moulins, aux éditions Flammarion. En librairie à partir du 5 mars 2025.

Vendredi 2 mai 2025 (18h30).

Soirée exceptionnelle au Cinéma Les 3 As du Touquet avec, à 18h30, la projection en avant-première du documentaire sur mon travail réalisé par le talentueux Jean-René Chapron, suivi d’un débat entre nous et avec vous. Tenue de soirée absolument pas demandée.
18h30. Cinéma Les 3 As, 45 rue de Londres, 62520 Le Touquet-Paris-Plage. Entrée libre.

Vendredi 2 mai 2025 (15 h).

De retour dans l’un des plus beaux décors de la plupart de mes livres, Le Touquet, dans la Maison de la Presse de la formidable Delphine Dausque, pour parler de Polaroids du frère, de l’enfance, de la vie et autres petites turbulences.
15 heures. La Touquetoise, 58, rue de Paris, 62520 Le Touquet. Rencontre et dédicace.

Vers la joie.

Revoici Laurence Tardieu avec un texte* qui lui ressemble profondément — beau, élégant et précieux.
Vers la joie évoque la leucémie de son petit garçon, sa rémission, mais surtout, et c’est ce surtout qui compte, les empêchements collatéraux que la maladie du fils a occasionnée sur la mère. Si le temps de la lutte a été innommable, écrit-elle, le temps de l’après-lutte l’est tout autant.
Et ils sont là, la beauté, l’élégance et la préciosité de ce texte ; dans cet effondrement souvent tu, dans cette dégringolade de soi en son propre corps, dans le désaxement dans sa propre temporalité, lorsque le passé ne raconte soudain plus la même chose et que le futur n’a pas vraiment de sens. Alors lentement, par la grâce de l’écriture, par cette foi immense que Laurence porte en elle, jusqu’à l’aveuglement — et certains aveuglements montrent, indiquent — elle essaie de remonter la pente, de retrouver l’odeur des choses, la couleur verte d’une herbe d’enfance, la taille de la main d’une mère à l’aune de sa main de petite fille. 
Désespérément retrouver la joie.
Il y a un mot dans ce magnifique livre qui résume à lui seul cette remontée des abysses, précisément un verbe, mais tellement banal, tellement anodin et galvaudé qu’il faut être fort vigilent pour l’apercevoir, audacieux pour le retenir et longanime pour le laisser infuser en nous, jusqu’à ce qu’il nous éclaire et nous éclaire le monde. C’est aimer.

*Vers la joiede Laurence Tardieu, aux éditions Robert Laffont. En librairie depuis le 9 janvier 2025.

Samedi 26 et dimanche 27 avril 2025.

Retour au pays de la lavande et de sources, des femmes de boulangers et des filles de puisatiers, des châteaux de ma mère et des gloires de mon père (hum, hum) ce week-end. Au programme, l’enfance, toujours.
Salon du livre de Gémenos, salle municipale Jean Jaurès, place du général de Gaulle, 13420 Gémenos. Le programme ici.