Soufflé.

Il y a quelques temps, je me suis hasardé loin de mes Hergé, Edward P. Jacobs et autres Uderzo usés à la corde pour m’aventurer chez quelques auteurs plus contemporains. Ainsi me suis-je fait conseiller Blast*, de Manu Lacrenet et je ne sais pas si son titre, qui signifie explosion, qui signifie soufflé, représente ce qu’il a voulu faire ou le sentiment qu’il souhaitait que nous ayons à la lecture de son travail, mais j’ai littéralement été soufflé. 
Par le style graphique d’abord, dessins d’encres de chine et d’eau et parfois, rarement, la couleur des dessins de ses propres enfants. Par l’histoire bien sûr, mais plus encore par son extraordinaire poésie de la violence, de la folie, de la différence ; tout ce qui fait que l’obscurité s’éclaircit. 
Blast est l’histoire d’un homme (très) gros, Polza Mancini, vagabond, alcoolique et écrivain, accusé du meurtre d’une certaine Carole Oudinot, et c’est au travers de l’interrogatoire des flics qu’il nous raconte son histoire, ses envols et sa forêt. Une merveille. 
Je viens de finir le deuxième tome. Il y en a quatre. Le soufflé ne retombe pas. Quel bonheur.

*Blast, de Manu Larcenet. Éditons Dargaud. Tome 1. Grasse Carcasse. Prix des Librairies de bande dessinées, 2010. Tome 2. L’apocalypse selon saint Jacky. Grand Prix RTL de la bande dessinée.