Un collier de mots.

Si on trouve parfois une perle dans une huître, on en trouve aussi sous la couverture d’un livre. Ainsi ce Parce que les fleurs sont blanches* (qui n’est sans doute pas le meilleur titre du monde) recèle un bijou. 
Un père (la mère est partie il y a longtemps, sans doute en Italie) et ses trois fils dans une petite voiture couleur « morve », un carrefour, une priorité à droite que le père ne voit pas parce qu’il regarde avec ses garçons la couleur des fleurs. C’est l’accident. Les traces dans la chair de chacun. Davantage encore dans l’un des fils. 
Je ne veux vraiment pas vous en dire plus, parce que le livre est court, parce que le résumé de la quatrième en dévoile déjà beaucoup, parce que vous imagineriez que c’est une histoire triste alors que ce n’est qu’une histoire belle, d’une perfection à la Mulligan, et que son auteur, néerlandais, a une façon d’écrire le silence, l’obscurité et la lumière, digne d’un poète ou même de certains compositeurs (je pense à Arvo Pärt), car ici chaque mot est une note. Une beauté. Une vraie perle.

*Parce que les fleurs sont blanches, de Gerbrand Bakker. Chez Grasset, coll. Les Lettres d’Ancre. En librairie depuis le 15 janvier 2021.