Un conte pour les grands.

Notre petit monde ne va pas bien. Il est même très malade. La haine. L’argent. Le pouvoir. Toutes ces choses qu’on connaît et contre lesquelles on ne fait plus rien depuis belle lurette. Les méchants s’apprêtent à utiliser les armes monstrueuses (qui ont fait leurs preuves à Nagasaki et Hiroshima) pour avoir plus de pouvoir encore. Et voici que des Frères inattendus* arrivent, désarment la Terre de toutes ces saloperies, la répare, soigne les hommes et fait rêver à un monde meilleur, une chanson de Beatles, Imagine – pour ne pas la citer ; un monde où « La mort est le seul ennemi qui mérite d’être combattu, pourchassé, vaincu » (page 326) et dont le combat devrait nous unir tous, frères humains. Dans son dernier livre, Amin Maalouf nous livre, sous forme de suspens, un bien agréable conte philosophique sur cette Atlantide perdu où les hommes s’aimeraient enfin. Il y a du Barjavel dans cette histoire, un vieux rêve dont on sait qu’il ne verra jamais le jour mais qu’il a été confortable de rêver.

PS. Comme Maalouf est un malin et que le mal qu’il décrit a un fantastique écho avec la pandémie du moment, il écrit, page 301 : Mais quelle arrogance est pire que celle de l’homme qui prétend décider à notre place si nous devons préserver de la maladie et de la mort les êtres qui nous sont chers ? Ceux qui expriment de telles prétentions sont des hommes d’un autre âge qui ne devraient certainement pas se trouver à la tête d’un pays avancé et libre comme le nôtre. (Si vous connaissez l’un de ces zigotos qui nous gouvernent, merci de lui conseiller ce livre).

*Nos Frères inattendus, de Amin Maalouf. Éditions Grasset. En librairie depuis le 30 septembre 2020.