À l’adresse du bonheur.

Il est des restaurants où l’on se sent fort bien, où l’on est toujours bien accueilli, où le menu, que l’on connaît et qui est l’une des raisons de notre fidélité, est de qualité et réserve parfois une surprise au dessert et, lorsque vient l’addition — oh pas bien élevée dans ce cas, on parle de 20 euros — on se dit que décidément on a été fort bien traité.
Voici le nouveau roman* de Lorraine Fouchet, fidèle aux précédents, qui nous régale avec sa formule d’une famille toujours un peu déglinguée qui se retrouve sur l’île de Groix (la fameuse Adresse du bonheur) à l’occasion d’une fête, d’un décès, en l’occurrence de l’anniversaire d’une grand-mère et qui, à la faveur de cette réunion, va régler ses problèmes pour nous offrir le dessert du Chef, doux et sucré : celui de la réconciliation. Il y a en anglais une expression, comfort food, inélégamment traduite par « nourriture de confort » mais qui s’adapterait très bien au livre de Lorraine. Un livre qui réconforte. Comme un bon repas entre amis, vous savez, celui où l’on s’est régalé et qui a duré des heures sans que l’on n’ait jamais vu le temps passer.

*À l’adresse du bonheur, de Lorraine Fouchet. Éditions Héloïse d’Ormesson. En librairie le 3 mars 2022.